Au printemps, le jardin est un lieu propice à l’observation des fleurs, à l’écoute des chants d’oiseaux … et de manière plus subtile, à la connexion au monde des butineurs et des pollinisateurs. Ces petits insectes volants, bourdonnent à tue tête dans les fleurs de bourrache, dans les fleurs d’acacia, dans les fleurs de sureau. Les abeilles sont mes guides pour les cueillettes ! J’ai constaté que l’aubépine était dans un état optimal, lorsque les abeilles y étaient en nombre. De retour 1 semaine plus tard, le visuel des fleurs avaient changé. Les pétales blanches jonchaient le sol, une couleur plus rose ornait l’arbuste, et les abeilles avaient quitté les lieux pour butiner ailleurs. Alors je me suis dit qu’elles étaient mieux placées que moi, pour déterminer l’état optimal de la pollinisation. Car avant d’être butineuse, l’abeille est passée par différents rôles. Et ce sont ces différentes fonctions au coeur de la colonie qui assure l’équilibre dans l’écosystème. Des sources d’inspiration pour comprendre nos difficultés dans nos organisations professionnelles, associatives, et familiales.
Ces dernières semaines ont été riches d’apprentissages pour moi. Je suis très fatiguée, par une charge de travail important, liée à mon activité professionnelle, à mon implication associative, et à mon futur déménagement. Des sources de stress, et d’émotions décuplées. J’enchaine les activités, sans me poser. Alors j’observe l’apparition de mes travers de râleuse, de « chialeuse et de chieuse ». Je me juge -« Je suis nulle », « je ne suis pas à la hauteur », « je suis mal aimée. Et je reproche intérieurement aux autres, de ne pas faire ce qu’il faut pour m’aider. Tous mes warning sont au rouge ! Alerte ! Je comprends alors que mon écosystème est en déséquilibre : du désordre dans ma maison, des grignotages incontrôlés, de la léthargie sur mon canapé, et le mode critique actionné. Heureusement qu’aujourd’hui, j’ai appris à mettre en conscience. Je décide de me poser, pour décoder et intégrer ce qui est en train de se dérouler. Et je fais comme les abeilles
1 – Nettoyeuse – Garder son foyer propre et en bonne santé.
Au premier jour de sa vie, l’abeille est préposée au ménage. Elle commence par nettoyer les cellules. Le nettoyage général du fond de la ruche est effectué par des abeilles plus âgées, entre 10 et 15 jours.
Dans le rangement et dans le tri, je prends le temps de dégager mon espace de vie de tout le superflu. Je vends, je donne, je mets en carton.
2 – Nourrice – Prendre soin de soi et de ses proches
Quand elle atteint 5 à 6 jours, l’abeille est capable de sécréter de la nourriture pour les larves : elle devient alors nourrice et le reste jusqu’à l’âge de 15 jours. Les nourrices prodiguent des soins attentifs aux larves qui sont alimentées individuellement plus de 1 000 fois et reçoivent 7 000 visites de contrôle.
Je n’oublie pas dans cette phase d’ébullition et d’expansion, de faire des pauses. De plonger dans l’eau, de méditer, de faire du vélo, de me reposer. De me rendre disponible et de rester à l’écoute des préoccupations du reste de la famille, et de partager des instants de proximité.
3 – L’architecte – Construire des fondations solides
La construction des rayons est un travail collectif qui demande une grande coordination. Ils sont fabriqués par une chaîne d’abeilles qui sécrètent des écailles de cire. Cet ouvrage délicat et épuisant est entrepris par des maçonnes qualifiées âgées de 5 à 20 jours.
Je m’inscris dans une dynamique collective au sein de la coopérative d’activité. Je prends le temps de me former aux méthodes actives. Et j’apprends et je me nourris de l’expérience des autres. Je prends le temps de soutenir l’engagement de mes partenaires dans des projets humanitaires. Je réactive le sens profond du don. Je prends le temps de témoigner de mon parcours aux futurs sociétaires. Je prends conscience de mon chemin, et de ses trésors. Je prends le temps de participer à un co-développement. Je rends visible par l’effet miroir, ce que je suis en train de traverser. Comme les abeilles dans la ruche, je construis au contact des autres.
4 – La ventileuse – Maintenir la température ambiante, et la cohésion du groupe.
L’âge moyen des ventileuses est estimé à 18 jours, mais cette fonction est assumée par des ouvrières de tous âges. La ventilation consiste à battre des ailes pour aérer la ruche et contrôler sa température, ses taux d’humidité et de gaz carbonique. Elle sert aussi à assécher le nectar. Lors de l’essaimage, les ventileuses ont pour autre mission de battre le rappel pour permettre le regroupement de l’essaim.
Je prends la température de ma colonie, et je modère. J’accepte les fragilités des autres, leur fatigue, leurs défauts, leur impatience. Je nourris l’ouverture, la joie, le verre à moitié plein, le calme, et la respiration. Je me rends disponible pour soulager les plus faibles Et je sais que demain, d’autres me soulageront, et seront présents pour m’aider. Je veille à ce que la météo intérieure de chacun, ne produise pas un ouragan ou un tsunami. Que cela reste un orage ou une pluie maitrisée. Je rappelle l’importance d’être unis dans les difficultés.
5 – La gardienne – Protéger et contrôler l’entrée
Vigile posté à l’entrée de la ruche, la gardienne protège la colonie de ses ennemis. Elle contrôle l’identité des abeilles qui entrent dans la ruche en vérifiant leur odeur, pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’individus d’autres colonies venus piller leurs réserves. Les gardiennes ont entre 12 à 25 jours.
Je veille lors de nouvelles entrées, à vérifier l’identité : quelles sont les valeurs et les visions du nouvel arrivé ? Partage t’il les valeurs et les visions de la colonie ? Saura t’il adapter et apprendre les comportements pour s’intégrer à la communauté ?
6 – La butineuse – Approvisionner la ruche
Vers l’âge de trois semaines, l’ouvrière peut devenir butineuse et s’envole enfin hors de la ruche à la recherche de nectar, de pollen et d’eau, indispensables à la colonie. Une butineuse effectue entre 10 et 100 voyages par jour selon la proximité des fleurs. A ce train d’enfer, elle s’épuise vite et meurt au bout de quatre à cinq jours.
Dans la co-responsabilité, je veille à ce que chacun soit alimenté. Si je ne plante pas au jardin, des fleurs méllifères, je ne peux accueillir les butineuses dans mon espace.
Mes engagements dans les Ruches associatives
Ouvreboite44 – Je suis depuis 1an, associée de la coopérative d’activité l’ouvreboite44 – Au bout de 3 ans d’accompagnement, d’expériences partagées, il me tient à coeur de faire connaitre nos valeurs, et de les porter fièrement. L’ouvreboite44 est bien plus qu’un simple portage salarial. C’est une vision et une expérience solidaire et sociale de l’entreprenariat. Les plus anciens soutiennent les plus nouveaux. Quelque soit le chiffre d’affaire développé, les propositions d’accompagnements sont diverses et variées : juridique, comptabilité, social, codéveloppement entre pairs, formations. Un système vertueux, certes couteux en terme de charges, mais tellement constructif durablement. Je continue à bâtir mon nid. Parfois avec découragement, conscience de sa fragilité. Parallèlement, j’observe que plusieurs nids sont bâtis sur le même arbre, qui lui est solide, et sécurisant. Je suis devenue marraine, bonne fée de futurs sociétaires. Cela me donne des aîles pour poursuivre l’aventure !
La guilde française des praticien.nes en herboristerie – Nous avons crée l’association en Septembre 2021, après 2 années de réflexions, d’échange, et de construction. Nous sommes aujourd’hui prêts à ouvrir notre ruche pour accueillir de nouvelles personnes. Nous avons pour but de :
Rassembler et soutenir les professionnel.les de l’herboristerie qui pratiquent l’accompagnement des personnes – Sauvegarder les connaissances traditionnelles et intégrer les connaissances actuelles sur l’usage des plantes – Faciliter la transmission de ces connaissances (entre professionnel.les et auprès d’un large public) – Conduire une veille (scientifique, juridique, réglementaire, déontologique) sur l’usage des plantes – Sensibiliser et valoriser le lien au vivant, aux plantes et à la nature – Favoriser l’entraide, le partage et les échanges entre membres de la Guilde
Environnements Solidaires – J’ai eu un coup de coeur pour cette association dans laquelle j’oeuvre en tant que prestataires, sur des animations jardin et permaculture. Et en tant que secrétaire. A travers l’aménagement et l’animation d’une petite ferme urbaine sur un quartier « populaire » de la ville de St Herblain. Via la récupération, redistribution et transformation de denrées alimentaires sur les marchés. Et la transmission des bases du jardinage et du lien au vivant, en bas d’immeubles. Les objectifs étant de créer une synergie dont la vocation est de proposer des solutions de lien social et d’emploi de proximité; articulé autour d’un panel d’actions liées à l’environnement, l’écocitoyenneté, et l’économie circulaire sur un quartier