Jeu d’ombres et de lumières – le charme d’hêtre en hiver

Publié le 13 novembre 2022 - Sylvothérapie

Quand je m’arrête après une marche rapide, que je me pose sur la terre, le long du tronc de ce chêne majestueux, j’entends mon coeur tambouriner sous ma cage thoracique. Mes épaule se relâchent, ma tête se pose. Mes fesses s’enfoncent sur le sol. La fraîcheur s’y installe. Mes lombaires se positionnent. Je relâche un petit soupir. Depuis 2 jours, le froid est entré en moi. Mon nez coule clair et m’encourage à tousser. Je réalise l.importance du mouvement pour me réchauffer, fluidifier les mucosités, et activer mon système lymphatique. Le soir, je masse mon torse avec l’huile essentielle de thym à thujanol. Je me prépare des décoctions de gingembre. Le matin, je prends une cuillère à soupe d‘hydrolat de sarriette dans un verre d’eau. Ca pique, ça fait circuler ! Je supprime tout ce qui peut être froid, de mon alimentation : crudités, produits laitiers …


C’est l’hiver. En cette période, l’eau a tendance à stagner., Ou a s’engorger en trop plein. c’est le moment de réchauffer l’alimentation par des épices : le gingembre, le.piment, le poivre. Ou des plantes aromatiques toujours présentes dans nos jardins : sarriette, marjolaine, thym, romarin. Elles font circuler, active, fluidifient.

Je suis passée près du charme, et me suis arrêtée. Attirée par la parade amoureuse de mésanges, dupées par la clémence des températures. Les rayons d’automne dansent sur les troncs, sur les branches dénudées, et transpercent les feuilles jaunies encore accrochées. Pour savoir distinguer le charme de l’hêtre, je récite ce dicton : le charme d’Adam est d’Hêtre à poil. C’est un moyen mémo technique pour se rappeler que les feuilles dentées sont celles du charme, et que les feuilles soyeuses sont celle de l’hêtre. Le charme est social, et généreux. Il tient compagnie au chêne, à l’hêtre, et au chataîgnier, dans les sols humides. Dans des sols secs, il accompagne le frêne et le tilleul à petites feuilles. Il aime être avec l’aubépine, la viorne et l’érable champêtre. Chez les Celtes, il est symbole de dévouement, de loyauté. Sa fleur de bach soutient les personnes qui ont de lourds fardeaux à porter. Celles qui doutent de pouvoir mener à bien ce qu’elles ontà faire. Ce sentiment engendrant fatigue et lassitude. Monotonie et perte d’entrain.


Se connecter à la lumière du matin et du soir, c’est activer en soi, l’étincelle de vie. Accepter de regarder ses parts d’ombres, comme des amies qui nous ont permis de bâtir notre personnalité. De survivre a nos peurs, a nos traumatismes, a notre histoire transgénérationnelle. Cette part de l’inconscient, enfoui au plus profond, et révélateur de Soi. De notre être véritable.
Comme j’ai appris ce qu’est la sérendipité (fera l’objet d’un prochain article), je saisis la balle au bond, et je regarde avec amusement, les clins d’oeil du moment présent : un chien noir passe près de moi. Je suis adossée au chêne, face au chemin, semi cachée par les fougères. Il s’approche, me voit, et poursuit son chemin. Un peu plus tard, s’approche ce chien blanc, husky magnifique. Je le prends en photo. Il passe devant moi sans m’apercevoir. Revient sur ses pas et flaire ma piste. Sa truffe me cherche parmi les fougères. Mais nos regards ne se croisent pas. Il passe son chemin. La dynamique du yin et du yang harmonise et équilibre la vie.  » Dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d’intelligence « .

L’hiver est l’opportunité du deuil, de la dormance des végétaux, de l’hibernation. Le temps du repos, de nuits plus longues, enfouies dans sa couette, bien au chaud. L’équilibre se trouve dans cette alternance de l’ombre et de la lumière, du blanc et du noir, du jour et de la nuit, du corbeau et de la chouette, de la lune et du soleil. C’est le signal pour ralentir la course, pour se poser, et observer les vides, les manques qui nous font si peur. Juste être avec ce qui est ce qui vient. Sans paniquer. En ayant beaucoup de compassion pour soi, pour notre enfant intérieur. En lui rappelant qu’il a fait du mieux qu’il a pû, avec les circonstances et les contextes de sa vie. Sans culpabilité. Avec la certitude et la confiance, que rien ne se perd, et que tout se transforme. Qu’il peut recycler ses vieilles mémoires, vider la corbeille, faire de la place, pour être, et renaitre ….


Dans ce rayon de soleil, la vie tourbillonne
. Les moucherons virevoltent, dansent. La chouette hulule. J’ai peine à l’entendre avec le bruit du périphérique que le vent ramène vers moi. C’est un peu comme le ressac : Retour brutal des vagues sur elles-mêmes. Ces moteurs vombrissants profitent du temps pour tourner, se hâter vers les vacances, consommer, avant que tout soit arrêté. La menace des manques d’énergie, de la baisse de pouvoir d’achat, semble réactiver des traumatismes de nos inconscients malades. Peur de ne plus avoir, de ne plus posséder. Le charme brille par sa prestance, sa sociabilité, sa loyauté. Cela peut être un leurre. Un faux semblant lourd à porter. Illusion d’une liberté, d’une identité, fondée sur l’avoir.

Ces 2 années de covid ont marqué nos corps, nos cerveaux, d’un sentiment d’insécurité profond. Jamais égalé. Car l’ennemi est silencieux, non déclaré. Il a laissé ses traces dans les comportements de nos enfants, qui ne savent plus très bien a quoi sert l’école. Il nous a marqué par son rappel foudroyant de la mort visible autour de nous. Fracassante. Il a activé dans le confinement un syndrome de manque de nature. A mieux il a redonné conscience qu’on fait partie d’un Tout. Que nous ne sommes qu’une petite fractale de ce grand univers. Et que nous aurions tout intérêt à rester Uni vers ce qui nous rapproche, ce qui nous fait vibrer,ce qui nous fait être, ce qui fait aimer. C’est d’ailleurs l’apanage de l’hêtre : il offre à l’homme la capacité de s’enraciner dans la vie, en abandonnant son amour propre et son orgueil, afin de reconstruire son identité réelle. En fleur de bach, il aide à la tolérance à la bienveillance, pour soi et pour les autres. Le chemin de Soi, est un chemin de paix et de compassion pour soi et pour les autres. un encouragement à regarder avec tendresse toutes les parts de notre être. Les ombres et les lumières. Et d’activer l’autodérision sur nos défauts, l’enveloppement sur nos blessures, l’amour sur nos dépendances.

Sources d’inspiration : Phytembryothérapie, F Ledoux, G Gueniot – les fleursdebach.com – la sagesse du traumatisme, Dr Gabor Mate – les bases de la médecine chinoise, cours de l’école Floramedicina