» La magie, c’est l’âme qui agit, à travers nous, au delà de notre égo et ses peurs, lorsque tout à coup, on se laisse emporter par la foi que l’ordre de l’univers, n’est pas dû au hasard, par un « peut être » qui va au delà de nous… »
Et si j’étais moi aussi une sorcière ?
Comme beaucoup de femmes, j’ai refoulé ma sensibilité au plus profond de moi même. Alors qu’elle était ma force, ma connexion au plus subtil, je l’ai rangée dans mes fragilités et vulnérabilités. J’ai toujours voulu renvoyer l’image d’une femme forte, indépendante, libre, gourmande de la vie. Adolescente, mon corps était une arme massive de séduction, m’emportant parfois au-delà de l’imaginable. Un corps emprunt de culpabilité, de honte, d’imperfections. Le corps spongieux du homard, devenu une proie fragile pour toute sorte de requins. La puberté, l’arrivée des règles, accompagnée par le complexe du homard, de Françoise Dolto. Un espace sacré souvent foulé du pied, par manque de repères et de limites.
Ce corps s’est arrondi au fil des grossesses, pour devenir conforme à celui de la mama. Confortable, douillet, un corps contre lequel il fait beau se réchauffer, se faire caliner. Un pilier solide, aux larges épaules, pour pouvoir porter les imperfections de chacun, les faiblesses, les incohérences. Une ligne de flottaison, des courbes généreuses, pour se glisser dans la peau des intouchables. Une protection m’apportant sécurité et liberté.
Les deuils, la maladie et le décès de ma mère, marque en moi, une nouvelle mue, pour entrer dans mon 3ème printemps. Une transformation profonde, intérieure, qui s’opére au delà des apparences. Un chemin vers cette femme libre d’oeuvrer, de transmettre, de transformer. Autour de la fin des menstrues, et de la fécondité, s’élève un nouveau chant, puissant et intime ! Mieux se connaitre, s’aimer, s’accepter, tel que l’on est. Regarder chaque ride, chaque cicatrice, chaque tissus adipeux comme maturation, fruit de l’expérience et de la vie.
Célébrer ! Alors oui, en ce sens, je suis une sorcière !
Insaississable, criant au monde comme il est bon d’être soi ! De danser sous les étoiles, de vibrer au son du tamtam, de marteler le sable avec ses pieds, de se laisser porter par les eaux, de se gratter le dos contre l’écorce d’un arbre, de chanter les louanges de l’Eternel, de l’Immuable, du Bienfaiteur. Une confiance dans l’absolu, que nul ne peut ébranler. Et quand les doutes et les peurs viennent me secouer, je retourne méditer au pied du chêne, fouler la rosée du matin, et m’enivrer de mimosa et de Chèvrefeuille; Je plonge dans la beauté et l’harmonie du monde, j’écoute la symphonie merveilleusement orchestrée. Je me laisse inspirer par l’instant présent. Je pose un pas après l’autre, en restant connectée à ce qui résonne en moi.
Pour la première fois, j’ai osé me faire maquiller et photographier par une professionnelle. Merci à Elie pour son accompagnement. Je vous recommande SHOOTISTA, pour vos portraits, et le chemin vers soi, tel que vous êtes. Belles et beaux, à chaque instant.
Je choisis d’accompagner d’autres hommes et femmes sur leur chemin, de leur transmettre des outils pour une meilleure compréhension de leur monde sensible, de leurs émotions, de leur corps. Je suis touchée par leur courage, leur confiance, pour venir déposer leurs peines, leurs tourments, leurs secrets. Nous oeuvrons ensemble pour permettre à la terre de recycler les mauvais souvenirs, et permettre au corps de retrouver le chemin de la guérison. Le stage du Mois d’Avril, un chemin vers soi à Brocéliande, a été conçu en ce sens. Retrouver le mouvement de la marche en forêt, méditer, respirer, s’inspirer de l’instant présent, et recycler ce qui doit l’être.
« Ouvrir la porte, prendre le risque, faire confiance, vivre l’expérience. Avancer et voir ce qui se passe… être au monde de manière qui sonne juste pour soi … Accepter de ne pas savoir ce qui va se passer. Reprendre le chemin des écoliers tout en se laissant initier … davantage se fier à sa boussole intérieure. Le courage d’être soi, d’assumer sa différence, d’oser avancer sur un chemin si peu fréquenté, puisqu’il est le sien ! «
Odile Chabrillac, auteur d’âme de sorcière ou la magie au féminin, bouscule les clichés de la sorcière, en rendant hommage aux femmes désignées ainsi dans l’histoire du Moyen-age à nos jours. Je vous recommande vivement cette lecture.