Le mois de février est propice à la découverte de ces bourgeons. Nous méditerons grâce à eux, sur notre propre capacité a éclore, à sortir de l’obscurité, à puiser dans nos ressources intérieures. Pour prendre la lumière et s’épanouir. Comme les racines qui puissent leur force dans les profondeurs de la terre, et qui permettent l’enracinement solide et l’accroissement par l’élévation du tronc et des branches au ciel. Des enseignements précieux pour qui sait écouter les murmures de la terre et du ciel.
Ce n’est pas en regardant la lumière, qu’on devient lumineux.
C’est en traversant notre ombre, qu’on devient lumineux.
Carl Gustav Jung
Les bourgeons se sont blottis tout l’hiver dans leur carapace ligneuse, pour se protéger du froid. L’adoucissement des températures, le rallongement des journées, offre plus de lumière. L’arbre fait remonter dans ses capillarités, les minéraux puisés dans le sol, pour intimer l’ordre de débourrement. Sous l’influence de l’hormone de croissance, la coque du bourgeon se fendille comme un oeuf, et laisse passer le jour, pour faciliter le déploiement de la feuille. C’est avant le déploiement, que nous cueillons avec délicatesse ces trésors. Ils sont les embryons de la plante, protégés par 3 membranes : l’écaille, le duvet cotonneux (bourre), la feuille et tige miniature. Comme chez une maman, dont le foetus est protégé par le ventre, l’utérus, le placenta. Grâce à ce système, les embryons peuvent se nourrir et prendre de la force pour se développer.
Les bourgeons renferment donc l’ADN de l’arbre. Ils contiennent toutes les informations, du tronc, de l’écorce, de la sève, de la feuille, du fruit. On évite de prélever le bourgeon apical ( au bout de la branche) afin de favoriser la pousse de l’arbre. Sauf sur des arbres ou arbustes très fournis, qui nécessitent d’être taillés chaque année, et qui ne craignent pas l’épuisement. Car prélever les embryons d’un arbre, vous l’aurez compris, peut être dangereux pour sa survie ! Après identification, on récolte les bourgeons sur plusieurs arbres, 1/10eme sur chaque. Afin de permettre l’épanouissement et la fructification.
La gemmothérapie est l’art de se soigner et de trouver l’équilibre par les bourgeons. Le mode de préparation est simple : macération dans 2/3 d’alcool, et 1/3 de glycérine (ou miel), fraichement cueilli. L’idéal est d’emmener votre pot de solvant déja prêt, et d’y plonger les bourgeons au fur et à mesure de votre cueillette. C’est une science récente, datant des années 60. Les recherche et études sur son efficacité sont controversées. Mais ceux qui l’ont testé, comme l’homéopathie, y trouvent de grands bienfaits. Ce qui fait l’unanimité, est son absence de dangerosité.
Imaginez la rencontre avec l’arbre, à travers son bourgeon. Tout son capital génétique y est inscrit. Il partage avec vous son histoire, sa vibration et celle de ses ancêtres. Il est source de vitalité, de drainage, et de régénération. Il contient des minéraux, des hormones végétales, des flavonoïdes, puissants antioxydants, antiviraux, et toniques du système cardiovasculaire. Il agit en profondeur sur de longues périodes de temps, a raison de 5 a 10 gouttes, 3 fois par jour. Et présente peu de risques d’interactions médicamenteuses.
Je vous propose de regarder de plus près les branches de ronce, de charme, d’hêtre, de figuier qui vous semblent nues en cette période fin hivernale. Observez ces petites boules. si vous avez une loupe botanique ; grossissez le trait pour distinguer les caractéristiques et l’originalité de chaque identité. Et vous tomberez sous le charme des bourgeons de fleurs de noisetier.
Pour quoi les utiliser ?
On pourra choisir pour le drainage, les bourgeons de bouleau, de genévrier, ou de romarin
Pour le système squelettique, et la régénération, on ira plutôt vers le sapin, le sequoia, la ronce, la vigne rouge, et le pin
Pour mieux digérer, et assimiler, le figuier est le plus connu. il pourra être accompagné du cassis et du noyer.
Le système pulmonaire, quant à lui, préférera l’aulne glutineux, le charme, le peuplier, ou la viorne.
Pour combattre la fatigue et retrouver de la vitalité, et réguler les excès, on optera pour le chêne, l’olivier, le tilleul.
Pour faire circuler, le cornouiller, le marronnier, le noisetier, et l’aubépine sont de très bon choix.
On peut aussi les classifier en médecine traditionnelle chinoise, par leur loge énergétique.
En voici quelques exemples :
Poumon – gros intestins : églantier et viorne
Rate – pancréas – estomac : genévrier, bouleau pubescent, érable
Foie – Vésicule biliaire : noyer, séquoia, romarin
Rein- Vessie : vigne rouge, pin, figuier
Coeur – intestin grêle : peuplier noir, cornouiller sanguin
Quelque soit votre choix, racontez nous votre utilisation et les bienfaits que vous avez trouvé !
Sources d’inspiration : le guide de la gemmthérapie, claudine Luu
Phytembryotherapie – franck Ledoux et Gérard Gueniot