Avez vous déja constaté l’impact des changements de météo sur votre humeur? Prenons cette semaine pour exemple ; lundi, le froid nous a saisi. Comme on le dit : le froid pique ! J’avais tellement besoin de sentir le mouvement, la liberté, le plein air, que je suis partie travailler à vélo, en oubliant mes gants. Mes bout de doigts étaient gelés. Je me suis fait la réflexion, d’être complètement cinglée, d’être partie comme ça, par ce temps. Mais un cadeau m’attendait au bout du chemin. Un lever de soleil sublime sur la Loire ! Quelle chance, de se laisser nourrir par cette beauté, cette palette de rouge, de jeune, de violet. S’émerveiller. Apprécier. Gouter à la douceur de l’instant présent. L’image n’est pas à la hauteur de ce que j’ai ressenti comme gratitude et apaisement, de cet instant béni. Elle m’a apporté de l’enthousiasme, de la joie, de l’excitation. Avec une envie de bouger, de danser la zumba, et de partager cela avec mes proches.
Deux jours plus tard, le vent se lève, le gris et la douceur s’installe, et l’humidité nous envahit. Elle nous transperce au plus profond, envahit nos tissus, jusqu’à ressentir le froid à l’intérieur de nos os, de notre squelette. Une grande lassitude s’abat. Une fatigue incommensurable, qui donne envie de manger du chocolat, et de s’envelopper dans sa couette, de s’isoler. On ne voit plus le verre à moitié plein, On voit le verre à moitié vide. Le ronchonchon est de retour auprès des proches. C’est bien connu : c’est toujours eux qui trinquent les premiers. Parce qu’avec eux, pas besoin de faire semblant. On peut se lacher, partager nos parts d’ombre, notre mauvais caractère. L’entièreté de notre personnalité. A l’extérieur, on résiste, on reste optimiste, boute en train. En fonction de ses habiletés d’équilibriste, on peut amuser la galerie, écouter les autres, rassurer.
Mais en rentrant chez soi, le corps s’écroule. Les yeux vitreux, les intestins noués, le visage pâle, le corps est comme pris de vertiges, de dégout. Il envoie ses signaux d’alarme pour qu’on arrête de faire semblant. Qu’on se pose pour l’écouter. Il a un message à vous délivrer. C’est jour de pleine lune. As tu ressenti du froid ? as tu pris soin de le réchauffer ? T’es tu senti fatigué ? As tu pris soin de te reposer ? T’es tu senti dispersé ? As tu pris le temps de te recentrer ? T’es tu aligné à ces mots que tu délivres pour équilibrer les maux des autres ?
Alors le regard hagard, je me glisse sous la couette : je ferme les yeux, et je me laisse envelopper par la chaleur de mon lit, et le ronron de mon chat. Je sens encore le froid. Ma fille me découpe une rondelle de gingembre frais. Je l’hume, et son parfum me revigore. Je la goute. Elle pique ma langue, et relance la circulation et le mouvement. Je salive. Et j’apprécie le réchauffement de chaque cellule. J’entends toujours mes intestins se tordre de rire, comme s’ils se moquaient de moi. Ma langue pâle, gonflée, cabossée, me parle d’un grand vide d’énergie.
Ai je puisé dans toutes les réserves de mes batteries ? La seule solution est de se brancher sur la prise de secteur, et de dormir, pour se recharger. D’alléger mon alimentation, par des légumes doux et sucrés de saison: potimarron, butternut, betterave, carotte, patate douce. De boire de l’eau, et une tisane digestive et carminative avec du fenouil, du cumin, et de la coriandre. Le fameux mélange de wise water, proposé comme protocole de détox, avant un jeûn, en ayurvéda. De réchauffer mon corps avec le cidre de feu, préparé cet hiver (curcuma, poivre, oignon, ail, gingembre, vinaigre….). Observer, ce qui dans ma semaine, n’a pas été digéré, au sens propre et au sens figuré. Prendre du charbon actif pour aspirer et décharger l’organisme de ses envahisseurs. Et attendre sagement, au chaud, que ça passe.
Car si je me rappelle bien de la période, cette pleine lune nous fait entrer dans l’intersaison, et dans l’élément Terre en énergétique chinoise. La période des gastro, des désordres intestinaux, des refroidissements. Alors pas de panique ! Tout est normal. Ma terre s’est gonflée d’humidité, de ressassement, de rumination. Elle déborde, et demande à être rassurée, contenue, pour éviter trop de fuite et d’épuisement. Il est temps de fertiliser cette terre, pour recevoir la semence du printemps, qui pointe le bout de son nez.