Le balais du genêt jaune : clarification et renaissance

Publié le 12 février 2023 - Paroles de plantes

Ne te laisse pas agripper par les ronces. Elles te retiennent, déchirent tes vêtements, te blessent, et t’empêchent d’avancer. Elles s’installent sur les sols incultes, pour les purifier. Alors pourquoi t’entêtes tu à aller sur ces terrains minés du passé ? Comme l’envie, elles rampent, comblent les vides, et étouffent tous ceux qui l’approchent. Elles forment des haies défensives, des frontières, pour éloigner les curieux, des secrets protégés. Elles enfoncent leurs racines si profondément, que leur ténacité nous énerve ou nous fascine. Si d’aventure, notre patience nous permet de les laisser s’épanouir. Elles fourniront pourtant, de magnifiques fruits pulpeux et sirupeux, appelés mûres.

Si vous avez déjà essayer de retirer les racines d’une ronce, vous savez à quel point celles-ci sont tenaces – elles vont loin, s’enfoncent profondément, et certaines, très vieilles, couvrent une grande zone. Pour cette raison, la ronce est le parfait symbole de la ténacité et de l’enracinement. Elle ne peut pas être bousculée et ne s’en va pas ! Si vous avez choisi cette carte, vous avez l’impression de tenir ferme et de protéger tout ce qui vous tient à cœur. Cette carte peut par ailleurs représenter une autre personne ou situation « épineuse » et persistante. Rappelez-vous à quel point il est difficile d’enlever une ronce et combien ses fruits délicieux – à la bonne saison – sont savoureux. Pour la santé émotionnelle et spirituelle, il est vital de connaître ses propres limites et, quand on en vient aux relations, d’être sensible aux limites des autres. Souvent, ceux-ci seront à leur tour généreux envers nous, à condition de respecter leurs frontières et de les laisser seuls lorsque cela s’avère nécessaire.*


Pour y voir clair dans ta situation, défais tes frontières épineuses, prends le temps de te poser et d’observer. Respire. Laisse parler ton être authentique. Ton lien avec la terre, avec l’eau est indéniable. Mais tu te retrouves parfois dans les marécages de ton âme. Cette boue gluante, parfois puante, qui te colle à la peau, et qui voudrait te définir. Rappelle toi. Tu maitrises l’eau !!! Tu peux asperger les lieux, les inonder, ou les brasser. Ensuite, tu laisses reposer. Tu vois la boue progressivement s’installer, et tapisser le sol. Tu vois l‘eau, tout doucement s’éclaircir et offrir sa transparence. Ça prend un certain temps. Celui de l’intégration. De l’acceptation. Du laisser faire. Comme entre chaque posture de yoga : des temps de pause et de respiration.


En ce mois de Rajab, pour les musulmans, l’heure est au pardon. Hastafighula. Reconnaîs la part qui vient de toi. Sois bienveillant (e). Tu as fait de ton mieux. Reconnais tes faiblesses, tes imperfections. Et prends l’engagement du pardon. Pour libérer ton coeur de ses fardeaux. De ses bagages trop lourds a porter : culpabilité, tristesse, ressassement, ruminations, colère, mépris, haine sont leurs noms.


Cela t’aidera peut être a regarder autrement ceux qui t’ont fait du mal. Tu reconnaitras en eux les faiblesses, les imperfections, qui sont aussi les tiennes. Ils ont fait de leur mieux. Avec leur palette émotionnelle. Tu refuses de porter leurs fardeaux, et tu leur restitues. Mais pour alléger ton coeur, tu peux essayer de leur pardonner.


Comme on dit … Balayer devant sa porte. Un geste que font les femmes de la famille au Sénégal dés le lever du soleil, en raison du sable qui s’engouffre dans la maison. Cela peut être rébarbatif mais aussi méditatif. C’est une expression populaire française, qui invite à s’occuper de ses affaires, nettoyer sa maison, plutôt que de se préoccuper de ce que font les voisins, ou de divulguer leurs secrets.

Pour construire ton balais, tu peux choisir les genêts. Ils sont verts et jaunes, comme le soleil d’été. Ce sont des plantes pionnières de la famille des fabacées, qui s’ installent dans des sols incultes, et le nourrissent en captant l’azote de l’air, et en le fixant dans la  terre. Cette couleur jaune, c’est celle du plexus solaire en ayurveda. Elle relie tout le système digestif, système de réduction par l’estomac, de filtration par le foie, la bile et le pancréas. Positionné sur un noeud central, le point culminant de l’abdomen, du diaphragme qui facilite la respiration. Et relié au dos, aux reins, aux surrénales, chargés eux aussi de filtrer, de nettoyer. Mais aussi de fournir l’énergie vitale, l’étincelle, le feu, pour avancer.

D’ailleurs le genêt à balai, cytisus scoparius, est une plante médicinale très intéressante, mais à utiliser avec prudence. Il facilite la circulation sanguine, l’élimination rénale, agit comme antipoison majeur, en cas de morsures vénimeuses. Il sert de balai interne, pour nettoyer tout ce qui n’est pas utile, et favoriser la libre circulation. Intéressant !

Il est connu pour ses propriétés vasoconstrictrices, régulatrices du rythme cardiaque, diurétiques, ocytociques et antivenimeuses, antitoxiques face aux morsures de serpents ou scorpions….Un surdosage peut provoquer des vomissement, des vertiges et des palpitations. A ne pas utiliser pour les femmes enceintes et allaitantes, les hypertendus, ou les personne sous antidépresseurs. ***

Sous le soleil d’été, une odeur de vanille envoutante se dégage des haies de genêt. Les fruits en forme de gousse, pétaradent et envoient leurs graines coloniser le monde. Ecoute et regarde la vie. Amuse toi de ces moyens de fertilité. Observe le ciel bleu, la mer calme et lumineuse. Connecte toi au jaune vif du genêt, ou de la fleur de ficaire. Apprécie l’instant présent, la chaleur du soleil. Et sens l’énergie de la renaissance.


Sources d’inspiration :

Luminessens.org – L’Oracle des druides, comment utiliser les plantes magiques de la tradition celte (édition originale, 1994 ; traduction française, 2006) de Stephanie et Philip Carr-Gomm * – Yves Paccalet, L’Odeur du soleil dans l’herbe ** – Passeportsante.net***