J’ai envie depuis un moment de faire une vidéo sur le bazar. Du coup, je vais commencer par écrire cet article. Le bazar dans mon jardin après la tempête. Le bazar dans les rues, avec les poubelles qui dégueulent. Le bazar dans mon corps qui exprime une toux tonitruante, et m’empêche de dormir la nuit et de jeûner le jour.
La définition du bazar, en français : lieu ou ensemble d’objets en désordre
En breton : Ya du reuz, du bruit, du bazar, voire même une sacrée prise de tête !
Ce mot vient du persan, et de l’arabe.
Le mot bazar, « marché », qui vient du pahlévi vacar et correspond à l’arabe sūq ou au turc çarsi̊ (du pahlévi cahar suq, persan car-su, « carrefour »), désigne, de manière générale, le centre commercial et artisanal traditionnel de toute ville ou localité en pays d’islam … Sur l’organisation matérielle, administrative et juridique des marchés pendant la période médiévale, nous sommes renseignés, à partir du xi e siècle, par des textes arabes appartenant à la catégorie des manuels dits de hisba, largement postérieurs toutefois à l’apparition de l’institution de ce nom dont ils précisent certaines habitudes. Le terme de hisba, qui désigne en effet en milieu islamique le devoir de recommander le bien et d’empêcher le mal, s’applique aussi à la police des mœurs et à l’inspection du marché, assurées par un personnage qui portait le nom de muhtasib. Universalis.fr
Le marché, le souk, était souvent un lieu de disputes, de querelles, et de déchets. Il suffit d’observer l’accumulation des déchets à la fin d’un marché pour comprendre comment ce mot s’est intégré parfaitement à la langue française. Depuis plusieurs années, nous sommes face à une réalité de bazar planétaire. La maitrise, le contrôle nous échappe. Nous observons des rapports de force et de domination de plus en plus forts dans le monde, et nous ne savons plus comment agir ? Nous sommes sidérés, paralysé, choqués, révoltés.
C’est toujours cette même rengaine, des dominants sur les dominés, des puissants sur les plus faibles. Du harcèlement à l’école, de l’humiliation dans les familles, des coups sur les femmes, de la manipulation des femmes sur les hommes, du blanc sur les noir, du plus fort qui mord et mange le plus faible. Mais c’est aussi la force de notre mental, de la représentation de notre histoire, nos comportements, nos égos qui s’accrochent à des habitudes, à des souffrances, à des traumatismes. On n’échappe pas au triangle de Karpman, un drame à 3, dont personne ne veut sortir : le persécuteur écrase la victime, la victime devient persécuteur, le sauveur se sacrifie pour changer le monde, mais s’épuise et devient à son tour, victime ou persécuteur. Un jeu psychologique inconscient, dont personne ne veut sortir. Une boucle infernale que nos perceptions amène le cerveau à piloter dans un stress continu et délétaire.
On construit un modèle économique pour sortir les plus pauvres de leur situation, tout en maintenant le contrôle et la domination sur le système. On ne donne pas les moyens à ces derniers d’apprendre, d’être autonomes, de s’approprier le système. De le modifier, de l’étayer, de le transformer en apportant leur créativité. Par peur de perte de contrôle. Les peurs sont les moteurs de la domination. Alors que l’orgueil est celui des puissants.
On peut décider de prendre les armes, de descendre dans la rue, de se battre, de mobiliser toute notre énergie contre le système. Dans l’espoir, qu’ensemble, on va plus loin. Mais lorsque le pouvoir ne fléchit pas, il entre dans une répression sans nom, et installe la guerre civile. Face aux chaos, le risque est de devenir des Don Quichotte, se battant contre des moulins, des chimères, nous rendant complètement fous.
« Allah ne changera pas l’état d’un peuple, tant qu’il ne se sera pas changé lui même » – Ibn Al Qayim – Sourate Ar-Ra’d v.11.
Pour échapper à ce cercle infernal, il est recommandé de prendre de la hauteur, de relativiser, et de chercher des alternatives, et de construire le changement. Facile à dire, pas facile à faire ! C’est un chemin à emprunter, bien équipé. Avec des sacs à dos à alléger tout au long. Mais surtout, en passant par le plaisir, la beauté, l’amusement, la légèreté, le mouvement. Cela me fait penser au dessin neurographique que j’expérimente avec Chrystelle Dallérac*, pour sortir de comportements alimentaires ancrés depuis ma conception. L’art thérapie est une manière d’objectiver, de prendre conscience, et de remplir l’assiette de créativité, plutôt que de la vider de nutriments.
Dans ces solutions, on peut constituer des cercles de pairs, de fraternité, pour être plus forts, plus solides. Attention à ne pas finir par adopter les codes, le vocabulaire, les comportements, pour s’adapter aux injonctions, aux obligations légales. On peut en devenir contorsionnistes, schizophrènes, funambulistes … on peut marcher sur des œufs, ou comme des éléphants dans un magasin de porcelaine. A tout moment, on peut craindre d’allumer l’étincelle qui déclenchera le feu, en observant les menaces, et anticipant les attaques. Gardons toujours comme moteur le plaisir d’être ensemble, de se rassembler, de se relier et de se nourrir mutuellement.
Dans ce chaos, quelles solutions ? D’après les hypothèses des astrophysiciens, n’est ce pas du chaos, qu’est née la vie ! ***Hubert Reeves nous rappelle que nous sommes tous poussières d’étoiles. Que ce serait dans la lente rencontre de 2 galaxies, que l’univers se serait formé. Alors revenons à un peu plus d’humanité, de fraternité. Revenons à nos rêves, à ce qui nous fait vibrer, à ce qui nous fait aimer, à ce qui nous rend vivant. C’est dans le mouvement, une danse entre les pôles, une dynamique parfaitement calibrée que la terre tourne autour de son axe, dans sa galaxie, dans l’univers. C’est grâce à la gravité que nos pieds touchent terre, et qu’ils ancrent notre corps à cette planète.
Quelques soient les choix, justes pour soi, ou non, il est toujours question d’équilibre. Un juste équilibre entre le yang et le yin, une alternance entre le jour et la nuit, un feed back entre le parasympathique et le sympathique. Quand l’un prend le dessus sur l’autre, le bazar s’installe. Au risque de devenir un chaos durable. L’endobiogénie démontre parfaitement l’équilibre des hormones dans le corps, et l’impact sur les émotions. L’environnement, l’interrelation entre les systèmes, l’équilibre psycho émotionnel et spirituel de l’être humain, impactent sa structure, sa fonctionnalité, qui doit retrouver l’équilibre en permanence. Par le syndrome général d’adaptation, développé par Hans Selye, l’alarme appelle l’adrénaline, la résistance joue avec la sérotonine et la dopamine, alors que l’épuisement crée une chute des dhea et une sécrétion permanente de cortisol. Quand le feu est allumé par le parasympathique, que l’alpha sympathique prend le relais pour entrer en tension et congestion, le cerveau envoie comme action courte le système beta sympathique. Ce dernier permet de relâcher la pression, comme la soupape dans la cocotte minute, pour permettre à l’organisme, de revenir au parasympathique, et de se rééquilibrer. *
Alors réfléchissons à quand nous avons senti la dernière fois, ce relâchement ? Et si cela remonte à bien longtemps, il est peut être temps de se poser, de se reposer, de s’arrêter. De prendre le temps de s’installer dans sa grotte, de mener une phase d’introspection. Peut être que la solution est de se relier à nos proches, à l’Univers pour réactiver l’amour et l’attachement. N’est ce pas cela le plus important, au fond ?
Pour sortir de nos peurs, il nous faut trouver de la sécurité, dans des systèmes d’attachements sains. Ce système d’attachement, passe par le toucher, la rencontre, le câlin, l’amour. Nous sommes ainsi faits les êtres humains. Les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle ne pourront pas nourrir notre besoin d’être reliés. Reliés par des sentiments, des regards, des paroles sincères, des gestes de tendresse. Reprenons notre pouvoir en s’armant d’amour pour soi et pour les autres. Comme le dit Christophe André, devenons des bienveilleurs, et des bienveilleuses, en prenant soin de nous, de notre environnement, du bien-être collectif.****. Sans nous sacrifier, sans souffrance, sans douleur. Avec douceur, tendresse, et amour !
Agissons comme le système nerveux central, en loops endocrines, pour sécréter les merveilleuses sérotonines et ocytocynes. Nous pouvons tous faire l’expérience de la madeleine de Proust : Réactiver la mémoire, le souvenir de ce qui nous a été bénéfique, et qui nous a permis d’être résilients face aux épreuves de la vie. Nous sommes des êtres sensoriels, avant d’être des êtres de pensées. Revenons à nos sensations, à nos 5 sens, à nos intuitions, pour équilibrer notre mental.
Appuyons nous sur nos alliées les plantes pour soutenir ces boucles de résilience.
Respirons profondément, méditons, prions
Connectons nous à la nature, à la pulsion de vie
Visualisons nos rêves individuels et collectifs.
Remplissons nos assiettes de créativité, de couleurs
D’énergie et de vitalité.
Concentrons nous sur l’espoir d’un nouveau monde.
Sources d’inspiration : Merci à tous les bienveilleurs et bienveilleuses qui nourrissent notre réflexion.
Sabrina Biscardi, introduction à l’endobiogénie**
Chrystelle Dallérac, « arrête de te battre, tu vas encore grossir », https://www.facebook.com/kilosemotionnels*
Hubert Reeves, la fureur de vivre – https://www.youtube.com/watch?v=WLNwWQMwSUQ***
Christophe André, https://www.youtube.com/watch?v=mKv086i1UMI