Aujourd’hui, le peuplier tremble nous a surpris par son partage de douceurs cotoneuses. Les fruits du peuplier tremble (Populus tremula) ont la forme de petites capsules ovoïdes contenant de minuscules graines garnies d’une houppe de “coton”. Ces dernières sont dispersées par le vent au printemps, donnant pendant quelques jours l’impression d’une chute de neige dans les endroits où les arbres sont nombreux.
Pour celles qui me connaissent, le peuplier tremble est celui qui m’arrête par le tremblement de ses feuilles au vent. C’est comme une danse entre lui et moi. Une transe. Il a l’art de m’arrêter, de me calmer, de me bercer. Récemment, je me suis rendue compte qu’il était sous les fenêtres, au deuxième étage, de mon immeuble. Côté est, de ma chambre, à la cité radieuse, j’avais le peuplier tremble. Et côté ouest, de la chambre de mes parents, il y avait le peuplier noir, tout longiligne.
Le peuplier tire son nom du peuple – depuis la Révolution française, il est dit que c’est l’arbre du peuple. Celui autour duquel les populations étaient réunies pour parler des affaires importantes de la cité. Née en 1971, dans cette Cité Radieuse, l’architecte Le Corbusier, un peu fou à l’époque, avait conçu cet immeuble comme un village en plein ciel. Tout bâti de béton, et coloré par des fenêtres rouge, bleu, verte, et jaune, le paquebot immobile, reste ancré sur ses pilotis, dominant un parc d’1ha. Une population pour laquelle il avait imaginé des espaces de commerce, l’école sur la terrasse, des espaces partagés pour faire des clubs poterie, vêtements, reliures, et une bibliothèque. Tout était paramétré sur les dimensions d’un petit homme (2m10 de plafond).
Revenons en à notre peuplier tremble. Pour les Celtes, il symbolisait l’amour et la liberté.
Il incarnait les plus nobles passions et les meilleures vertus. Il est devenu le symbole vivant de l’amour et de la liberté. Il abrite un souvenir que sa longévité conserve. […] – Jean Gadant, auteur de l’article intitulé « Les arbres du souvenir et de la Liberté. » (RevueForestièreFrançaise, 1989)
Dans toutes les propositions, et interprétations que nous propose l’excellent site luminessens.org, c’est celle des cherokees et de l’herbier du chaman qui me touche le plus. Je me permets de copier toute la partie pour vous la partager. Et j’en remercie vivement l’auteur.
Mot-clef : Nous sommes Un – Malgré le tremblement de ses feuilles, le peuplier faux-tremble n’a pas vraiment peur. Comment je le sais ? Parce que très loin sous terre, tous les membres de son espèce se tiennent le main.
A nos yeux, ces arbres sont des individu séparés, mais dans leurs racines et leurs cœurs, ils ne sont qu’un – au sens propre : ils poussent dans ce qu’on appelle une colonie clonale. La racine mère envoie des pousses souterraines qui, dès qu’elles trouvent un endroit adapté, émergent pour devenir de nouveaux arbres. Les colonies clonales de peupliers faux-trembles sont parmi les organismes les plus étendus et les plus anciens de la planète.
Quand vous voyez cet arbre trembler, c’est souvent parce qu’il rit de voir que la race humaine semble avoir oublié qu’elle aussi, dans ses racines les plus profondes, est Une. Le peuplier faux-tremble nous demande de nous ancrer dans ce sentiment de connexion qui nous débarrassera de nos peurs.
Rituel : Unissez vos racines – Le peuplier faux-tremble n’oublie jamais qu’il fait partie de quelque chose de plus grand que lui – ce que nous autres humains avons tendance à oublier. Prenez quelques instants pour vous relier à la conscience réconfortante que tout est interconnecté.
Debout, fermez les yeux et mettez-vous à respirer doucement. Quand vous sentez que vos épaules se détendent et que votre respiration devient fluide, commencez à imaginer que vos pieds sont des racines qui s’enfoncent doucement dans la terre (peu importe que le sol se trouve trois étages plus bas : vos racines énergétiques savent bien comment contacter la terre !).
A mesure que vos pieds s’enfoncent dans le sol, imaginez aussi ceux des personnes proches de vous rejoindre le monde souterrain pour se transformer en racines et en messagers. Accueillez l’enchevêtrement de vos pieds-racines, voyagez le long de ces connexions jusqu’à l’endroit où vous savez que nous sommes tous Un.
Réflexion : Guérir la totalité – Les Cherokees considèrent notre besoin obsessionnel d’individualisme comme une maladie. Dans leur culture, quand une personne est malade, ils pensent qu’il ne faut pas soigner seulement cet individu, mais aussi toute sa famille et la communauté.
Comment trouvez-vous l’équilibre entre votre individualité et la place qui est la vôtre dans votre famille ?
Dans votre communauté ?
Votre besoin d’être unique vous laisse-t-il plus seule que nous ne le souhaiteriez ? Ou avez-vous perdu votre sentiment d’être un individu à part entière, votre espace personnel, au sein de votre couple, de votre famille ou de votre lieu de travail ? Faites appel au peuplier faux-tremble. Il sait comment être protégé par le collectif tout en étendant ses membres, bien à lui, jusqu’aux étoiles.
Ces mots me touchent tellement, qu’ils me laissent silencieuses. Ils expriment tellement ce que je ressens au plus profond de moi même ! Et ce pour quoi j’essaie d’oeuvrer dans ma vie au quotidien. Je ressens une immense gratitude et paix intérieure.
Sources d’inspiration – Luminessens.org – je remercie vivement cet auteur pour tous ces partages, et le travail de fond réalisé sur le symbolisme des plantes, dans son blog.