Vendredi 6 Novembre 2020
Quand tout s’effrite, que les choses ont du mal à faire sens, je me retire en moi, dans la solitude de mes pensées, et de mes émotions. Je reconnais ma fragilité, et j’identifie le besoin de RECEVOIR; recevoir un toucher bienveillant, un sourire, un encouragement, un merci, une chanson, une danse, un tableau. Des cadeaux du quotidien, qui agissent sur mes neurotransmetteurs, et qui fabriquent mes doses hormonales de bien-être. J’ai la chance d’être bien entourée, et d’avoir des thérapeutes de qualité autour de moi, qui participent à cette cascade de bonheur. Alors je suis allée me faire masser par mon amie Karine Huet, praticienne en massage ayurvédique.
Elle m’a enveloppée de cette magnifique huile solaire d’achillée millefeuille. Connaissez vous l’histoire d’Achille? Ce demi dieu, guerrier invincible, qui avait été trempé dans un chaudron d’achillée par sa mère lorsqu’il était bébé. Il pansait ses plaies avec l’achillée. Seul un talon était sa fragilité. Révélée à Paris, ce point faible lui a été fatal. Que tirer de cette histoire? Cette plante est une adventice magnifique qui pousse dans nos pelouses. Elle est très aromatique, et son goût est amer. Elle a des vertus cicatrisantes, hémostatiques, digestives, anti-inflammatoires. Sa feuille est magnifique découpée, ce qui lui vaut le nom latin, de Millefolium. Son huile essentielle a la particularité d’être d’un bleu intense, en raison de ses chamazulènes.
C’est la plante que j’ai demandé à Nathalie Carré de dessiner, pour mettre en valeur ce site! Pas de hasard dans la vie. Que des rendez-vous… La qualité vibratoire de l’achillée, est de se protéger, comme un bouclier, des énergies guerrières et néfastes. J’ai découvert cela lors de mon stage en 2016, dans les jardins de Floramedicina, au Québec. Depuis, elle est m’accompagne, me soutient. Et elle réapparait, comme par enchantement, ce matin là. Alors je reçois ce massage pleinement, et me laisse envelopper par la magie de la plante, et l’énergie de Karine. Au retour, je décide de faire mes courses. Mais je me sens lasse, fatiguée, abattue, voire nauséeuse. A mon retour dans mon foyer, vu mon état, je décide d’aller me coucher. J’accepte les réactions de mon corps, les relans d’amertume, de frustration, de colère enfouie, qui remontent à la surface. Je bois de l’eau… je laisse mon corps nettoyer mes toxines. La soirée spirituelle qui suivra, continuera à insuffler le changement, avec mes soeurs de coeur.
Au réveil, je me demande. Que faire? Rester connectée à ma frustration, au manque, au vide? Ou donner du sens, me sentir comblée, et partager! Me sentir vivante dans ce supermarché bondé, temple de la consommation?
« Le plus précieux cadeau que nous puissions offrir aux autres est notre présence. Quand la pleine conscience prend dans ses bras ceux que nous aimons, ils se mettent à éclore comme des fleurs. » Thích Nhất Hạnh
Je choisis de marcher dans les feuilles tombées, et créer avec ma fille, ce tableau d’automne, pour ramener dans mon foyer, la chaleur du feu. Le soir, une célébration soufie, mawlid, avec Shaykh Hamdi Ben Aissa, a rempli mon coeur de joie. Nos ancêtres craignaient le froid de l’hiver, la dépression. Les nuits longues, le gel, la neige, marquaient l’arrêt des activités. Alors c’était le moment des transmissions autour du feu. Des histoires, des contes, de l’apprentissage, des chants, des célébrations. C’est la raison qui m’encourage à reprendre les méditations guidées avec vous.
Célébrons ce confinement, et donnons lui ce gout du feu de joie!