Avons nous conscience du chemin parcouru depuis des siècles, pour que les droits de chaque individu soit respecté ! Que l’on soit jaune, noir ou blanc, que l’on soit, femme, homme ou enfant, nous sommes soumis au mêmes lois d’égalité et de chance. Nous ne devons subir aucune discrimination, violence, ou agression en raison de notre langue, pays, ou croyance. Nous avons établi des lois, basées sur le respect des différences, pour garantir à chacun la paix, et l’harmonie du Vivre Ensemble. Rappelons nous de ces règles régulièrement, afin de les préserver au quotidien!
Toute conquête de terre, de pouvoir, d’argent, s’est déroulée par l’oppression des uns contre les autres. Par l’esclavagisme. Par le Viol des femmes, pour déshonorer les hommes et les familles. Par les lois du plus fort, du mensonge, et de la manipulation. C’est cette part en nous, vile, malsaine, égoiste et cupide, qu’il convient de regarder dans chacune de nos actions. Afin de ne pas se laisser entrainer par la part la plus sombre en nous. Car elle existe en chacun de nous ! Oser écouter la dissonance en nous, permet de l’apprivoiser. L’accepter, la regarder, l’observer dans nos comportements, peut nous aider à grandir, et à nous transformer. Les groupes humains ne sont pas l’abri de ces dissonances. Nous les découvrons lors de réunions, de rencontres familiales, de querelles de voisinage, et plus lointainement de guerres. Il est de notre responsabilité de tirer profit des conflits, des dissonances en nous, avec les autres, pour mieux comprendre ce qui résonne et dysfonctionne. Il faut reconnaitre, que nous ne sommes pas toujours prêts à lâcher nos privilèges, notre confort, et nos positions. Le véritable courage, est de reconnaitre nos résistances, pour atteindre un changement profond.
J’ai rencontré récemment un champignon abject, puant, et repoussant : le clathre rouge, appelé lanterne du diable. Il a la forme d’une sphère grillagée, rouge, gélatineuse. On dirait de la viande avariée, tant l’odeur est forte ! Les mouches s’y aglutinent, et l’endroit dégage une ambiance morbide. Au démarrage, il ressemble à un œuf blanc, et se transforme en cette forme étrange, hideuse et nauséabonde. C’est une espèce thermophile, qui s’installe dans des sols acides. Il est capable de résister à une température élevée, et se trouvait plutot dans le bassin méditerranéen. Il s’étend de plus en plus dans le nord, et est un marqueur parmi d’autres, du réchauffement climatique. Je l’ai rencontré à un moment ou je m’observe et j’observe les individus dans les systèmes relationnels. A travers les difficultés, les interprétations, les émotions, les incompréhensions, les insatisfactions, je redécouvre cette cage qui emprisonne nos coeurs. Ce n’est pas pour rien que ce champignon se nomme aussi, Coeur de sorcière. Il nous rappelle dans nos postures, le poids de l’inconscient collectif forgé par le passé, et nos ancêtres.
* « C. G. Jung considère que les sorcières sont une projection de l’anima masculine, c’est-à-dire de l’aspect féminin primitif qui subsiste dans l’inconscient de l’homme : les sorcières matérialisent cette ombre haineuse, dont elles ne peuvent guère se délivrer, et se revêtent en même temps d’une redoutable puissance ; pour les femmes, la sorcière est la version femelle du bouc émissaire, sur lequel elles transfèrent les éléments obscurs de leurs pulsions. Mais cette projection est en réalité une participation secrète de la nature imaginaire des sorcières. Tant que ces forces sombres de l’inconscient ne sont pas assumées dans la clarté de la connaissance, des sentiments et de l’action, la sorcière continue de vivre en nous. Fruit des refoulements, elle incarne les désirs, les craintes et les autres tendances de notre psyché qui sont incompatibles avec notre moi, soit parce qu’ils sont trop infantiles, soit pour toute autre raison. Jung a observé que l’anima est souvent personnifiée par une sorcière ou une prêtresse, car les femmes ont plus de liens avec les forces obscures et les esprits. La sorcière est l’antithèse de l’image idéalisée de la femme.
Que l’on soit homme ou femme, nous avons tous en nous, cette part refoulée de notre inconscient. Une part de douleur et de souffrance qui peut nous consumer de l’intérieur, mais aussi se voir de l’extérieur dans nos comportements. L’image de ce champignon invasif, proche des sources de chaleur, visible au mois de Juin, illustre la face cachée de tout être. La face immergée, non visible de l’iceberg. Nous sommes capables nous aussi, de repousser l’autre par des comportements « puants ». Nous communiquons consciemment ou malgré nous, différentes formes d’agressivité. Pour apprendre à les dompter, encore faut-il les reconnaitre. On peut voir la nature comme un endroit impitoyable, de concurrence, ou seuls les plus résistants subsistent et gagnent leur place dans ce monde impitoyable. Nous apprenons dés notre plus jeune age, que la chaine alimentaire est la règle de la survie : basée sur les prédateurs et les proies, sur les dominants et les dominés. Nous nous leurrons quand nous pensons que posséder le monde nous mènera à la satisfaction.
On peut aussi se fier aux nouvelles études, qui nous montrent un autre monde. Celui de la coopération, de la symbiose entre les champignons et les végétaux. Leur mycélium est un réseau d’interconnexion entre les êtres vivants, permettant les échanges de substances et d’énergies, pour un bénéfice réciproque. Les mycorrhizes profitent du système racinaire des arbres, pour gagner plus de terrain, tout en donnant à l’arbre des moyens de communication. Ils dépolluent nos sols. C’est un monde parfois invisible à l’oeil nu, qui mérite d’être mis en lumière.
Cette lanterne rouge m’a inspiré de retourner dans mes lectures, pour trouver des solutions, ou des clés de compréhension. Dans le défi des relations, Michelle Larivey nous convie « à apprendre à nous exprimer, pour sortir des répétitions douloureuses qui jalonnent notre vie, pour nous aider à devenir une personne autonome, libre et épanouie, dans notre sentiment d’exister, et dans notre unicité, et sexualité … Chaque fois qu’une personne accorde une grande importance à une autre, elle l’investit de pouvoirs qui ont une portée réelle sur sa vie : elle voit en elle un obstacle infranchissable, ou un moyen essentiel à certaines satisfactions. Le plus difficile est de risquer d’être soi-même sans faire de compromis, de s’assumer ouvertement sans restriction. Un défi de tous les jours, qui passe par l’apprentissage de nouveaux modes de communication, de satisfaction de nos besoins, et d’acceptation de nos émotions. Ce défi individuel passe par l’observation de soi dans le collectif. N’oublie pas que ce que tu vois dans l’autre, peut être Toi.
Source d’inspiration : luminessens -Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, dans le Dictionnaire des symboles – Le défi des relations, Michelle Larivey