Dans le cycle du yin et du yang, dans le regard du tao, l’automne est le temps de l’introspection, de l’intériorité. La luminosité diminue, les couleurs passent du vert aux ocres, jaunes, rouges. Cette saison prépare nos corps et nos esprits aux frimas de l’hiver. Avec la fraicheur, et le bout du nez rougi, le moindre rayon de soleil nous encourage à sortir prendre l’air. Nous sommes récompensés en forêt, par la cueillette de chataignes, de cenelles, de champignons, des pommes.
Les légumes racines se gorgent d’énergie, pour nous donner les navets, les céléris raves, les betteraves, les carottes, les pommes de terre. À la surface de la terre, les grandes feuilles des curcubitacées abritent des courges toutes plus étonnantes les unes que les autres. Potimarron, patissons, citrouilles…. cette nourriture terrestre, nous invite à la réalisation de potages, de purées, de gratins, de tajines. Des cuissons plus longues, avec des fourneaux qui s’activent, et des braises qui réchauffent les maisons refroidies. C’est le moment de préparer son cidre de feu (recette dans un autre article), et d’agrémenter nos plats d’épices réchauffantes. Pourquoi ces épices réchauffantes ? Elles font circuler le sang, l’énergie, elles fluidifient les mucosités, et préviennent les encombrements. Gardons nos cous et nos reins aux chaud, sous nos « damart », linges de corps comme disait ma grand mère, et nos écharpes. Car quoi de plus inconfortables que ces rhumes, ces gorges qui grattent et ces toux tonitruantes qui nous empèchent de dormir ! Des maladies de saison devenues anxiogènes, car potentiellement porteuse de covid, et mortelles pour les plus fragiles.
Alors je vous invite chaque jour, à ôter vos masques, à fermer vos yeux, et à aller à la rencontre de vos arbres intérieurs. Installez vous confortablement, dans un endroit calme et paisible. Imaginez, visualisez vos poumons, comme une arbre vert, aux multiples branches. Ces organes pleins, protégés et enveloppés par cette cage thoracique. Observez vos inspirations, et imaginez l’air se diffuser dans chaque branche. Ensuite, représentez vous des petites gouttelettes d’eau, qui s’écoulent vers le bas de votre corps. Elles viennent nourrir tous vos organes : votre foie, votre estomac, votre pancréas, vos intestins, votre vessie, vos reins. Expirez bien sur, à votre rythme. Ne retenez pas votre souffle. Et recommencez ce processus, en donnant de la souplesse et de l’ampleur à votre cage thoracique, en amplifiant vos inspirations. Il se pourrait que vous fassiez l’expérience du ralentissement de vos pensées, que vos émotions soient plus équilibrées, et que vous vous sentiez faire partie d’un tout, aligné à la pulsation de la terre. Quoi qu’il puisse arriver, laissez vous porter, sans rien attendre.
Un souffle d’inspiration
« la pleine conscience ne nous recommande pas de nous couper du monde ou de nous retirer dans un ermitage, ni d’adopter des postures de sage distancié de tout. Elle nous incite juste à mieux savourer notre vie, à effectuer des choix, à poursuivre des buts, mis sans nous confondre avec eux, sans nous accrocher excessivement à la réussite ou la perfection »
Christophe André, méditer jour après jour