Poursuis tes rêves et élève ta vision nous dit le faucon pèlerin

Publié le 12 juin 2023 - Carnet d'humeur

Ce week-end, mon chemin initiatique s’est fait avec le faucon pèlerin. Un rapace magnifique qui n’est pas si aisé à observer dans nos régions. Il est assez sédentaire, et s’installe parfois dans les villes. A Nantes, il est observable sous le pont de cheviré.

J’ai pû observer le vol d’un faucon pélerin aux côtés d’une hirondelle, au cours d’une randonnée matinale, sur le chemin côtier de Préfailles. J’aime écouter et regarder le balais aérien des hirondelles. A la campagne, comme en ville, elles me fascinent. Elles étaient plusieurs à se suivre, à virevolter, à prendre les virages ensemble à la recherche d’insectes volants. Elles offrent un spectacle digne d’une escadrille. Chaque printemps, chez mes grand-parents, les hirondelles venaient renforcer les fondations de leur ancien nid, pour y nicher leur nouvelle couvée. Leur retour annonçait le printemps, la joie d’une migration réussie, et le renouvellement de sa population. Les toits actuels de beaucoup de maisons et bâtiments, ne permettent plus leur installation. Et la LPO milite pour que les architectes conçoivent leurs plans, en intégrant la préservation de cette espèce, ainsi que de son cousin le martinet. Ce jour là, les nuages étaient en forme de plume, de coton, et la pression atmosphérique devait ramener les insectes plus bas. On dit que quand les hirondelles volent bas, c’est qu’il va pleuvoir.

Les anciens observaient sans doute davantage que nous la nature. Le fait qu’il existe un proverbe populaire disant que les hirondelles volent bas par temps orageux laisse penser que cela correspond à un phénomène réel. Mais lequel ? Si un mauvais temps correspond à une pression plus basse, cela signifie que l’air pèse moins lourd. On pourrait donc en déduire que les insectes, nourriture des oiseaux insectivores que sont les hirondelles, devraient voler plus haut. Toutefois, ce n’est pas à la pression atmosphérique que les insectes sont sensibles. Ces derniers font évoluer leur comportement en fonction du degré d’hygrométrie, c’est-à-dire le taux d’humidité de l’air. Avant que la pluie ne se produise effectivement, l’humidité de l’air augmente et pèse sur les insectes qui volent donc plus bas, plus près du sol. Les oiseaux suivent logiquement leurs proies. Les insectes changent d’autres facettes de leur comportement. On observe qu’ils piquent davantage les humains et les animaux. L’été (plus ponctuellement au printemps et en automne), lorsqu’il va pleuvoir ou faire de l’orage, on exprime souvent le fait qu’on ressent que le temps est “lourd”. Lorsqu’il fait chaud, nous transpirons pour refroidir la température du corps. Mais lorsque le taux d’humidité dans l’air est important, la sueur ne s’évapore plus. Comme le corps ne parvient plus à évacuer la chaleur, nous exprimons la sensation de lourdeur. Comme la sueur attire de nombreux insectes, ceux-ci nous piquent plus. Lorsque l’humidité de l’air augmente, les abeilles rentrent massivement à la ruche. Le coq appelle également les poules à se mettre à l’abri dans le poulailler avant l’orage. D’une manière générale, pour les oiseaux migrateurs, la capacité à identifier certains paramètres de la météorologie relève de la survie puisque l’anticipation de tempêtes peut leur sauver la vie.

lemagdesanimaux.ouest-france.fr/dossier-1245-hirondelles-volent-bas-pleuvoir.html

Mais revenons en à notre hirondelle et notre faucon. Innocemment, je pensais que l’hirondelle suivait le faucon pèlerin dans son vol ? Ce que je n’avais pas compris, c’est que c’est lui, qui s’amusait avec sa proie. Car c’est un prédateur de passereaux en vol ! Contrairement, à son cousin le faucon crécerelle, il ne mange pas de rongeurs. Il s’élève vers le soleil, plane, vole, et pique à 400km/h, sur les oiseaux de passage. C’est le plus rapide oiseaux en piqué. Imaginez sa précision, sachant qu’une hirondelle vole à 100km/h. Et pourtant, tout avait l’air de se passer avec harmonie et tranquillité sous nos yeux ébahis. Il a volé si bas, que j’ai pû observer son poitrail blanc, moucheté de noir. Et comme si je n’avais pas compris le message, il est revenu voler au dessus de nous, alors que nous avions parcouru 2km de plus. Quelle est donc ce messager, et que veut il nous délivrer comme secret ? Au retour, je me suis plongée dans la lecture du symbolisme du faucon. Et quel émerveillement ! Le faucon nous rappelle la magie de la vie ! Il nous invite à nous élever, pour jouir d’une vue d’ensemble. En planant, vous distinguerez mieux les obstaces qui freinent votre envol. Il à l’oeil perçant. Il voit avec clarté et profondeur. Il nous apprend à saisir en plein vol, les opportunités qui se présentent à nous. Qu’on adhère ou pas, à ces croyances, et ces symboles, ils sont toujours pour moi, sources de joie et de réflexion.

La vie, c’est l’initiation. La carte du Faucon, que vous venez de prendre, vous souligne le côté magique de la vie ; elle vous indique comment cette magie peut vous insuffler la puissance nécessaire à surmonter une situation difficile, source de stress. Il s’agit d’utiliser votre capacité d’observation et de dépister sous quelle forme subtile se cachent les pouvoirs qui vous entourent. Ces pouvoirs résident-ils dans ce talent dont vous ne vous servez pas ? Les solutions vous échappent-elles parce que vous avez perdu la capacité de vue d’ensemble que possède le Faucon ? Ou bien le Grand Esprit vous offre-t-il un don que vous négligez de cueillir ? Les couleurs de l’aube vous ont-elles inspiré quelque création ? Ou encore la situation actuelle engendre-t-elle des idées noires qui briment votre imagination et vous empêchent ainsi d’entendre le crépitement de la pluie sur les carreaux ? Soyez attentif ! Votre pouvoir est lié de très près à vos capacités de percevoir, de recevoir, d’utiliser vos aptitudes.

luminessens.org/post/2016/06/18/le-faucon

Sur cette côte de jade, dans cette baie de Bourgneuf, je marche sur les pas de mes ancêtres. Ils ont foulé cette terre du pays de Retz. Il ont pêché sur cette côté sauvage, découpée de falaises de schistes, et jalonnée d’estrans. Ce sont des zones découvertes à marée basse, offrant des terrains de pêches à pied, riches en mollusques, crabes, coquillages. Les rochers protégent la côte des grands vents de la pointe St Gildas, dont le sémaphore alerte du danger, les bateaux de passage. Les plages forment des criques de sable, formant des dunes, riche en flore maritime : sénécon maritime, obione, pavot, blette, crysthe marine . Des végétaux épais, gorgés de sel et d’iode, pour résister aux nombreuses tempêtes. Pour vivre dans ces environnements, il fallait être résistants, solides, rustiques. Le goémont nourrissait les terres agricoles, sur lesquelles les pomme de terre, le blé, le colza, la vigne, s’épanouissait. Mon arrière grand-mère a vécu à la Viauderie, à St Michel chef chef, et mon arrière grand-père, à préfailles. Enfant, j’ai assisté aux dernières fêtes de moisson, au pressage du raisin sous nos bottes, et à l’abattage du cochon pour les repas de famille. Dans ma lignée, les gens étaient agriculteurs, paysans laboureurs, cultivateurs. Ils vivaient au rythme des marées, des tempêtes, des pluies et des sécheresse. Ils étaient très croyants. Les routes étaient jalonnées de calvaires, installés aux carrefours comme des repères. Ils allaient chercher l’eau de source bénie et miraculeuse pour soigner leurs malades. Ils conjuraient les vers, coupaient le feu des brûlures, soignaient avec les plantes, allait chez le rebouteux pour leurs maux de dos. Ils connaissaient les murmures de la nature, comprenaient son langage.

Les différentes guerres mondiales du 20ème siècle ont inscrits leur empreinte indélibile dans leur adn. Les vestiges des blockhaus conservés sur la côte, les monuments aux morts, sont présent pour nous rappeler cette sombre histoire de l’humanité. Les côtes étaient des endroits stratégiques de bombardement, et de débarquement. Et les paysans qui connaissaient bien leur campagne sont devenus par la force des choses, des maquisards, des résistants, ou des soldats. Mon arrière arrière grand-père nous a laissé son journal de soldats de la marine. Et les femmes ont retroussé leurs manches, se sont entraidées pour continuer le travail de la terre, et remplacé les hommes absents, blessés, morts, ou endormis par l’alcool pour oublier. C’est ce sang des femmes et des hommes qui coule dans mes veines. Et qui ressurgit de manière sauvage, intuitive, quand je me retrouve sur cette côte, dans ces terres de mes ancêtres. Elles ont dû être fortes et autonomes pour survivre à la guerre, et protéger leurs enfants. Elles ont dû subir quelques violences qu’il fallait taire, mettre sous silence, pour pouvoir rester dignes et fières. Elles sont devenues dures et parfois insensibles à la douleur. Par peur de s’écrouler sous le poids des traumas. Quant aux hommes, ils ont trouvé leur réconfort, dans le travail et dans l’alcool. Pour supporter, l’insupportable.

L’après guerre a bouleversé l’ordre social. Les familles ont dû retrouver l’équilibre, en prenant en compte ces nouveaux rôles, et cette indépendance des femmes. La modernité a apporté des améliorations des conditions de vie, de travail, de mobilité. Les machines ont remplacé la traction par cheval, les charrettes, et le fauchage manuel. Les produits chimiques ont amélioré les rendements agricoles, et augmenté la productivité. Pour une population qui, plus jamais, ne veut être rationnée, ou avoir faim ! En 100 ans, l’industrialisation a bouleversé l’équilibre naturel. Le tout chimique s’est imposé dans l’agriculture, la médecine, la terre, l’alimentation. Aujourd’hui, on en recense les bouleversements : appauvrissement des sols, disparition de la flore et de la faune, réchauffement climatique, érosion des falaises. Un climat anxiogène, amenant des crises dans l’humanité sans précédent. Migrations des populations, crises, guerre, conflits sociaux, cancers, épidémies. Les paysans sont partis chercher du travail en ville, pour améliorer leurs conditions de vie. Ils sont devenus ouvriers, ont accédé à plus de confort. Ils ont pû acheter leur maison en ville, et ont cultivé leur jardin. Ils ont vendu les terres agricoles de leurs parents, les bâtiments de leurs ancêtres. Pour que de nouvelles résidences s’installent. Et nous petits enfants, pas assez riches pour perpétuer la tradition, pas assez courageux, ou pas assez conscients de l’importance des ces terres, nous avons vu ce patrimoine nous filer entre les doigts. C’est avec nostalgie que nous évoquons nos souvenirs d’enfance, empreints de ces mémoires ancestrales paysannes.

Ce faucon pèlerin est venu me rappeler de garder espoir ! Car ce rapace, en voie de disparition, est de retour ! L’utilisation du ddt, pesticide chimique utilisé pendant des années, a décimé sur son passage, faune, flore et hommes. Son interdiction a été une grande avancée et a permis le retour d’une biodiversité observable sur cette côte sauvage aujourd’hui. Ce week-end a été un rappel extraordinaire pour moi. Je me suis accordée 2 jours avec mon amie Karine, de déconnexion de la ville, pour marcher sur cette côte, nager, et méditer. J’ai célébré, à ma façon, la fête des mères ! La spontanéité de Karine, son enthousiasme et sa joie contagieuse, nous ont fait voyager dans nos rêves, et nos visions. Sur le chemin, nous avons rendu visite à Sandra, qui a quitté la ville avec son compagnon, suite à l’envol de leurs enfants, pour acheter un ancien corps de ferme. Rénovation de la maison, aménagement du terrain, contemplation de l’horizon sur la terrasse. Retour à la source, près des puits, des chênes, des avoines folles et des achillées. Une plante solaire, forte, rustique, solide, courageuse, pour protéger des énergies guerrières, et concentrer l’énergie au centre. Au retour, nous nous sommes arrêtées voir Mathilde, du Sens des Simples. 3Ha de terre, préservées. Un travail de titan. « Même pas peur ! ». Elle est là, au milieu du champ, avec sa fille, à cueillir un bouquet de fleur. Son tipi solide, indique l’emplacement. Et le saule l’enveloppe de souplesse et de verdure.

Quand je m’élève, et que j’observe cette vison d’ensemble, je vibre, je danse, je chante ! Je vise la lumière d’un nouveau jour. Je salue ces femmes courageuses, et ces hommes soutenants, qui vont jusqu’au bout de leurs rêves. Ils ne veulent pas prendre l’avion pour découvrir et coloniser de nouvelles terres, à la manière de Christophe Colomb ! Cela leur importe peu. Sans cracher sur le confort moderne, ils préservent les terres de nos ancêtres. Ils nourrissent la terre. Ils préservent les sources. Ils parlent avec les chênes. Ils se défont de leurs chaînes. Ils veulent offrir à leurs enfants, petits enfants, à leurs amis, aux citadins de passage, un réensauvagement.