J’avais très envie de randonner seule, une dernière fois, avant la fin des vacances. Je suis revenue à Cognac la Forêt, dans l’intention de faire cette randonnée de 4km dans la forêt. J’ai suivi le chantier balisé N°1. Dés mes premiers pas, j’ai senti mon coeur s’emballer dans la montée. Il m’a rappelé combien je suis vivante et vibrante. Un merveilleux concert intérieur, que j’ai accompagné de mon souffle. J’ai alors pratiqué la marche afghane : 2 inspirations, alternées de 2 expirations. J’ai senti ma tête s’oxygéner, ma poitrine s’agrandir, et mon pouls devenir plus régulier. A la fin des montées, j’ai choisi le rythme d’1 inspiration plus longue, avec 1 expiration profonde.
Je suis partie avec l’intention de me nettoyer de tous mes soucis, et de me recharger d’une belle énergie pour la rentrée à venir. A l’ombre des châtaigniers, et des pins douglas, sur les hauteurs de la forêt, j’observe ma progression et savoure l’instant présent. Je marche seule. Au bout de ce chemin de terre et d’humus, j’emprunte une route gravillonnée, beaucoup plus lumineuse. Ma première impression face à ce changement, est de trouver désagréable ces différents supports de marche. Mais il y fait plus chaud. La voie est plus éclairée et dégagée. J’aperçois parmi les châtaigniers, un chêne merveilleux qui me tend les bras. Digne de ceux croisés à Brocéliande, je m’y approche en sécurité. Je m’y adosse. Et j’inspire avec lui, en me connectant à sa force, sa beauté, son courage et sa détermination. A ses pieds, 3 corbeaux y ont déposé leur plume.
Je reprends mes pas, rechargé. J’admire le nouveau paysage qui s’offre à moi. Des champs avec leurs ballots de paille, des fougères, un horizon clair. Mon corps observe sur le bord du chemin, ce grand hêtre harmonieux. J’ai posé mon front sur son tronc lisse et chaud. Je me suis chargée de douceur, de tendresse et d’amour. Comme celui d’une grand-mère sage et sacrée, d’une abuela, qui m’aurait prise dans ses bras.
Au loin, j’aperçois cette fougère qui danse et tournoie dans le vent, comme pou m’inviter à emprunter le chemin creux. Je m’arrête pour la toucher, la saluer, m’y connecter. J’ai ramassé à ses côtés, une pierre chaude, grise et rose. Elle m’a réchauffé les mains. Comme pour compléter ce tableau sur les mêmes couleurs, les geais ont bruyamment annoncé mon passage, pour s’envoler vers d’autres contrées. J’ai regardé l’heure. Et je me suis félicitée d’avoir parcouru à un bon rythme, ces 4 km de forêt. J’ai entendu les feuilles d’un jeune peuplier trembler avec le vent, comme pour applaudir mes exploits.
J’ai retrouvé l’espace dans lequel je m’étais installé quelques jours plus tôt pour méditer. Tapis de mousse moelleuse, baigné par les rayons du soleil, entouré de hauts pins douglas. Dans cet endroit, je me sens familière. Comme dans un pays connu depuis l’enfance. Je sens en moi un apaisement, une détente profonde. De la joie, de la satisfaction. Une plénitude qui rend l’instant présent, merveilleux ! Ma curiosité m’a fait arrêter au retour au dolmen de St Auven. Une énergie puissante, avec son versant négatif, et l’autre positif. Des polarités autour desquelles j’ai tourné spontanément, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. J’y ai posé mes mains, pour saluer ces imposants minéraux, en parfait équilibre, entre terre et ciel. C’est avec cette belle énergie, que je vais reprendre la route du retour, et aborder l’avenir avec l’équilibre, le plus juste pour moi et pour ceux qui me font confiance.