C’est l’été. Nous traversons une période de chaleur extrème dans nos climats tempérés. Les cours de géographie vont d’ailleurs devoir être révisés. Même les monts d’arrée bretons sont en feux ! Une région tellement brumeuse et humide d’habitude. Elle n’a pas supporté que le thermomètre dépasse les 40 degrés. La terre est fébrile. Elle essaie de respirer, de transpirer ses toxines. Mais elle n’en peut plus. Elle est asphyxiée par le trop plein de bitume, trop plein de matières chimiques, par le trop plein de bétise humaine. Elle peut de moins en moins compter sur son allié, sacrifié pour faire de l’espace. C’est pourtant lui, qui par son enracinement, et son déploiement, permet à la terre de se stabiliser, et à la vie de se déployer. L’arbre est un puits de carbone et c’est le protecteur de la biodiversité.
Ou plutot, devrai je dire : La Protectrice. Car son origine éthymologique est bien le féminin.
L’ARBRE – est issu du latin « arbor », « arboris » (primitivement « arbos »), nom féminin de forme exceptionnelle qui signifie « arbre » et aussi « mât ». A défaut d’un terme sanscrit correspondant, je crois que l’on peut rattacher « arbor » à la même racine que « arbha », dans le sens de herbes en général qu’indique Wilson […]. Un dérivé « arbhas = arbos », signifierait ce qui est désiré, obtenu, un gain, un produit, et a pu désigner dans l’origine un arbre à fruit. Quelques noms de plantes et de fruits semblent provenir de la même racine ; ainsi le sansc. « rambha », bambou, « rambhâ », plantains, le persan « arbû », poire, et peut-être l’anc. allemand « reba », vigne. Celui du peuplier, « albari », « alpari », dans cette dernière langue, paraît aussi se lier à « arbor ». » – http://institutions.ville-geneve.ch
Les agriculteurs, les scientifiques, les citoyens, soucieux de leur environnement alertent en vain. Et regardent, impuissants, la terre brûler tout ce qui équilibre son humanité. Humanité – Humus : Terre brune noirâtre provenant de la décomposition de débris végétaux et/ou animaux dans le sol et qui contribue à sa fertilité. Tout le monde s’accorde sur son utilité ! Quel plaisir, l’été, d’y trouver refuge à l’ombre de son branchage. A l’écoute des oiseaux qui y nichent, des écureuils qui s’y nourrissent, et de toute la biodiversité qui s’y appuie.
Il purifie l’air par sa respiration, et son expiration d’oxygène. Il génère la pluie par son évaporation. Il limite l’érosion des sols. Il améliore la qualité de l’eau par sa filtration. Il régularise les écarts de température. Il est un repère pour les changements de saison. Il nous nourrit, nous fournit en bois, et en papier. Tous les moyens pour mieux le connaitre, par l’observation, le toucher, la communication, la rencontre, sont des garanties de protection. Et cela doit commencer dés le plus jeune âge. Je me rappelle de mes enfants bébés, dans leur poussette, fascinés par les feuilles, le balancement, le vent, les jeux de lumière. Une palette artistique naturelle, sans artifice ! Qui vient nourrir notre besoin d’esthétisme, et de beauté.
Alors quand je propose des animations dans les parcs, dans les entreprises, dans les écoles, dans les foyers de jeunes travailleurs, les centre socio culturels, les jardins d’immeuble, j’ai à coeur de partager cette sensibilité. Et d’éveiller la sensorialité qui réside en chacun de nous. Je suis toujours surprise des potentiels de chacun. Des extraordinaires ressources à l’intérieur de soi, révélées par un parfum, un goût, une texture, une couleur. La nature entre en résonance avec notre part sensible. Encore faut il prendre le temps s’y connecter sincèrement. De laisser infuser, intégrer. De communiquer.