Passiflore : traverser le chaos pour se métamorphoser

Publié le 6 septembre 2021 - Carnet d'humeur, Paroles de plantes

Depuis 2 ans, le coronavirus et les décisions politiques pour s’en protéger, provoquent un chaos inédit dans nos sociétés modernes. Les états imposent à la population de se battre contre un ennemi invisible, par la mise en cause des libertés. D’abord par des confinements, et l’imposition de distances sociales, nous privant du toucher réconfortant pour nos aînés. Ensuite par l’imposition d’un masque, et de protocoles rigoureux, permettant de circuler plus librement, et un peu moins dans la peur. Et maintenant, par la surveillance des vaccinés et non vaccinés, à travers le pass sanitaire. En 2 ans, tout s’est accéléré. Des technologies comme l’arn messager, les Qrcode, le paiement sans contact, s’imposent à nous alors que nous y étions réticents. Rappelez vous de la lecture futuriste et irréaliste de 1984, de Georges Orwel : Big Brother is watching you ! Y sommes nous arrivés ?

La peur de la mort, de la maladie s’est invitée dans chaque foyer, comme une évidence, alors qu’elle était niée. C’était loin de chez nous. Elle nous a rappelé le caractère éphémère de nos vies, et l’importance de savoir profiter de l’instant présent. Les vacances, la culture, les loisirs, la consommation sont re-devenus essentiels, dans ces moments de privation. Et la nature, a retrouvé son rôle de reset, de bouffée d’oxygène, de sas de décompression pour beaucoup, dans les différents confinements. Mais c’est sans compter sur la prise de conscience aussi de sa fragilité : violents orages, inondations en plein été en Belgique, tremblement de terre à Haiti, violents incendies …

Le chaos mène à l’épuisement du système nerveux

En tant que praticienne en herboristerie, je constate dans mes accompagnements individuels et collectifs, des clients épuisés par la situation. Ils passent par des phases de colère, de sidération, de résignation. C’est comme s’ils avaient « cramé » leur disque interne. Le sommeil est perturbé, et l’anxiété gagne du terrain. Ils doivent prendre des décisions, et son tiraillés pour faire les bons choix. Cela amène beaucoup de ressassement, de culpabilité, ou d’inquiétude sur l’avenir.

Pour ma part, à l’approche de la rentrée scolaire, je sens mon plexus se nouer, et ma gorge se serrer. Je me couche avec la désagréable sensation de ne pas pouvoir inspirer et expirer pleinement. Une oppression, une sensation d’étouffement. Je ne réussis plus à bailler pleinement. J’ai plusieurs fois, vérifié mon taux d’oxygénation dans le sang. Et tout était normal. Mes techniques de cohérence cardiaque ne servent plus à elles seules, de régulation. Quel est ce chaos interne ? Pourtant, j’ai l’impression de gérer mes émotions, de ne pas les laisser me déborder. J’ai enduit mon torse d’huile essentielle d’eucalyptus radié pour ouvrir ma respiration. J’ai diminué la quantité de nourriture de mon dernier repas. J’ai supprimé le café. J’ai augmenté l’hydratation, le mouvement par la marche dans la journée. A chaque nouveau stress, réapparition des symptômes.

L’anxiété, une vrille à désserrer pour reprendre le mouvement

Alors je me suis glissée dans la peau de mes clients, et je me suis demandée ce que je leur conseillerai. Tonifier le système nerveux, trouver une plante relaxante … C’est lors d’une balade, et de la contemplation des fleurs de saison, que l’idée m’est venue. J’ai fait l’expérience de la passiflore en teinture, dans un verre d’eau. 20 gouttes chaque soir, avant que l’anxiété ne gagne ma poitrine. En la prenant ainsi, j’ai senti une détente immédiate de mon plexus. Comme si j’avais trouvé la vrille, que je l’avais désserrée, et que je lui avais permis de reprendre son mouvement ample et fluide. On peut d’ailleurs les observer ces vrilles sur la plante. A la base des feuilles, cette tige légère se tournicotte, et permet à la plante grimpante de se mouvoir, en s’enroulant sur les supports à proximité. En quelque sorte, elle a besoin de tuteur, de guide pour avancer. Visiblement, c’est la virtuose des nœuds en tout genre* !

Comme le dit justement Pierre Rossion dans un récent article, « si l’on pouvait attribuer un quotient intellectuel aux végétaux, les plantes grimpantes viendraient en tête, et ce prix d’intelligence se doublerait d’un prix de gymnastique » (Pierre Rossion, Science et Vie, 1990, n°877). De fait, leurs prouesses étonnent et évoquent à nouveau, pour les botanistes, la notion d’« intelligence végétale » chère à Maeterlinck. Et Rossion d’ajouter que « les lecteurs qui auront planché sur les nœuds marins au cours d’un stage de voile ou de leur service dans la Royale, seront surpris d’apprendre qu’une plante grimpante comme la passiflore utilise les variantes du nœud de vache, de chaise, ou du nœud simple… pour se fixer sur ses supports ! »

Un calme, une détente profonde s’est installée, me permettant de vivre un sommeil profond et réparateur. La Passiflore est calmante, relaxante, antispasmodique, anxiolitique, anodine, antihypertenseur. « On l’utilise lorsque le client souffre de préoccupations obsédantes ou anxieuses, pour celui qui travaille trop et/ou qui est en épuisement nerveux, puisqu’elle permet de calmer le trop-plein de pensées »**

De l’inconfort à la métamorphose

J’ai décidé de passer à l’acte, et de sortir de l’inconfort. De modifier ma vision des choses, et de me donner les moyens de sortir du chaos. J’ai décidé de faire un pas de côté, de prendre de la hauteur, pour observer ma situation personnelle sous d’autres angles. De regarder dans quels endroits je me sens pleinement vivante, et utile. J’ai consulté mes amis, ma famille, et j’ai choisi de changer de place, pour mieux m’épanouir. Comme un papillon qui déploie ses aîles, après ses longues heures étriqué dans son cocon. A l’image de la passiflore :

Eric Julien et al., dans Le choix du vivant. (Éditions Les Liens qui libèrent, 2018) prend l’exemple de la passiflore pour nous faire comprendre la nécessité de certaines transformations

Cette liane, plus connue par ses fruits, les fruits de la passion, peut se métamorphoser plus de 150 fois en une dizaine d’années, afin d’échapper aux ruses et aux agressions de son seul ennemi, la chenille papillon Heliconius, qui dévore ses feuilles. Tous les systèmes, qu’ils soient vivants ou économiques, n’ont pas cette capacité de métamorphose. Il est parfois nécessaire de traverser le chaos pour reconstruire, renaître ou repartir de zéro.

La passiflore, une antenne mellifère et une boussole spirituelle

Quand j’étais enfant, elle couvrait le vieux four à pain rond, près de la maison de mes grands parents. Elle attirait les pollinisateurs, par son envoutante beauté. J’étais partagée entre le plaisir de l’observer, et la peur des piqûres d’abeilles. Elles sont attirées par les glandes nectarifères de la plante, qui sont d’ailleurs, à l’extérieur de la fleur, situé sur le pétiole. Elles sécrètent des solutions visqueuses et sucrées appelées à tort par les apiculteurs « miellat » C’est merveilleux de voir cette coopération des végétaux et des insectes. Ce nectar attire aussi les fourmis, qui débarrassent la plante d’un certains nombres de parasites.

La fleur de la passion, par son cœur étoilé et ses 3 clous, a servi les missionnaires. Les jésuites, les catholiques y voyaient le symbole de la croix, et de la crucifixion de Jésus.*

Elle est vue par d’autres comme un antenne de connexion au divin, une boussole pour s’orienter.

« J’ouvre votre chakra coronal pour vous permettre de prendre contact avec l’amour universel, inconditionnel et divin qui vous entoure. Ne vous sentez pas seul, car le ciel vous offre son réconfort et sa paix en permanence. J’ouvre votre cœur pour que vous sentiez la présence des anges. N’oubliez pas de solliciter leur aide lorsque le besoin se fait sentir. Invoquez-moi si vous êtes dans une impasse ou ne savez pas quelle direction prendre. Je vous mettrai en contact avec l’énergie des anges qui vous guideront. Je peux rapprocher ces êtres divins de vous pour que vous entendiez plus clairement leurs messages. Élevons vos dons divins vers des plans supérieurs. »

Sources d’inspiration : Christophe Bernard, althea Provence – Materia medica, école canadienne Floramedicina – Luminessens.org *- les langages secrets de la nature, Jean-Marie Pelt – Eric Julien et al., Le choix du vivant – Doreen Virtue et Robert Reeves, Thérapie par les fleurs