Ashwaganda – la puissance d’un jeune étalon, la danse sensuelle d’une gitane

Publié le 4 novembre 2022 - Paroles de plantes

C’est avec une grande joie, que j’ai retrouvée mes amies herboristes de France et de Belgique pour notre rendez-vous mensuel d’expérimentation sensorielle d’une plante. Sur le rythme du co-développement, nous partageons notre météo intérieure, nous nous laissons guider pour une méditation, un temps de centrage, et nous découvrons une plante, comme si c’était la première fois. Heureuse de prendre un temps d’intériorité, rien que pour moi, pour prendre soin de moi.

Nous avions choisi de découvrir ensemble, l’ashwaganda – Withania somnifera. Une plante très utilisée en médecine ayurvédique. Je l’ai choisie sous forme de teinture (alcoolature).

Le calme d’un amour en cage

Tout d’abord, je l’ai visualisée. Anne-Julie Ghesquière m’en avait donné un pied que mon père avait soigneusement ramené de la Somme jusqu’à moi. Pourtant le pied n’a pas tenu sur du long terme dans sa jardinière. Magalie, de Tout simplement, productrice à Vertou, m’en avait fourni des pieds à implanter dans les carrés de la petite ferme urbaine. Etrangement, ils s’étaient perdus dans l’abondance des autres plantes. A l’automne, quand nous avons éclairci nos médicinales et dégagés nos carrés, elle était là, bien présente. Sa feuille assez commune, ovale et robuste, ne m’aurait pas suffit à la reconnaître. J’aurai pû la confondre avec un physalis. Mais sa petite cage renfermant une petite boule orangée, à chaque nœud de sa tige, m’ont tout de suite fait pensé à elle. Cette enveloppe en forme de lanterne, verte, jaune, puis en dentelle, révèle la graine. Fruit de la fertilité et de la reproductibilité de l’espèce.

Sous la terre meuble, la racine de l’ashwaganda renferme toute sa puissance. En Indi, on parle d’odeur de cheval, de la puissance d’un jeune étalon. Les racines sont denses, fournies, comme la chevelure d’une jeune femme indienne. Son odeur de terre est profonde. Un peu comme la réglisse. Sucrée. Elle m’incite à inspirer profondément, a observer l’ouverture de ma cage thoracique. Et je fais l’analogie de cette dentelle d’os souples, cette cage, qui protège mes poumons et mon cœur. Je ressens son battement doux. Je baille. Le calme s’installe en moi. En prenant note, je réalise que je suis mal installée pour écrire, et que ça tire sur ma tendinite du coude. Je réajuste ma posture, pour être confortable. Je prends conscience de mes besoins, et les nourris.

La danse sensuelle d’une gitane.

Je décide enfin de la goûter. J’en prends 15 gouttes sur la langue, et je la laisse se diluer à ma salive. Je la garde en bouche, et détecte sa saveur sucrée, et fumée. Lorsque je l’avale, je perçois son amertume. Elle descend dans mon plexus, et remonte vers la tête. Du bas vers le haut, du haut vers le bas, elle crée un ondulation. Je ressens sur mes épaules, comme une étole posée. J’ai l’image de la gitane, de la bohémienne, dansant avec son châle à frange.Je tiens ma tête dans ma main, tant elle devient lourde. Et là, la pulsation soudaine de mes lombaires se fait ressentir. L’énergie descend dans mes jambes, dans mes pieds. Je ressens des fourmillements. Je suis clouée au sol par mon talon, et la plante des pieds. Comme si des racines en jaillissaient pour s’installer et rayonner dans les souterrains de mon être. Bien ancrée, un souffle frais remonte le long de mes tibias. Je me sens libre, prête à me mettre en mouvement. Je me sens nourrie par ce goût de terre encore présent en bouche. Comme si j’avais mangé une bonne purée de chataignes.

L’ashwaganda, venue des terres de l’ayurveda

Tu installes le calme après la tempête

La lumière comme symbole de joie

Ta puissance de jeune étalon

Nourris le féminin de sensualité

Habille la parole d’authenticité

Dans un vent frais de créativité et de liberté.

Le ginseng indien

Comme toute plante adaptogène, le withania somnifera se fraye un chemin vers nos besoins. Chacune a expérimenté l’aspect gourmand, sucré, parfois salé. Amer. Le relachement, le calme, l’enveloppement. La contradiction entre l’aspect laiteux et gourmand de la poudre et de la décoction, avec le goût acre et amer. Dans cette famille des Solanacées, Anne-Marie nous rappelle la dichotomie entre l’alimentaire de la pomme de terre, de la tomate, et du poivron. Et le toxique de la belladone, de la datura, et de la jusquiame.

Le withania somnifera amène à la fois, un sommeil profond, réparateur, et engage au mouvement, à l’énergie. En énergétique chinoise, Anne Vastel nous rappelle qu’il calme le feu du Foie, cet étalon impatient, fougueux et ambitieux qui veut souvent brûler les étapes. Il nourrit les vides de sang du coeur, calme le shen. Tout en activant le Qi du Rein et en renflouant le yin. *

Christophe Bernard le recommande dans les problématiques d’hypothyroïdie : De plus, les études montrent que l’ashwagandha réduit les hormones de stress (cortisol), et nous savons que le stress aggrave toute condition autoimmune. ***. Je l’ai moi même expérimenté sur plusieurs années dans l’accompagnement d’une cliente. En accord avec le médecin, et en vérifiant régulièrement ses taux de T4, T3 et Tsh, l’ashwaganda et la libre expression de Soi, a été une aide précieuse pour cette jeune femme.

Vous l’aurez compris … c’est un magnifique tonique nerveux, favorisant l’énergie et la vitalité, le calme et la clarté mentale. Il fortifie l’immunité, et accompagne les maladies chroniques, et auto immunes. Accompagne la fertilité des couples. Soulage les allergies**

Quelques précautions : à déconseiller quand le taux de fer dans le sang est trop haut (hémochromatose). Pas plus de 2g pour les femmes enceintes. Pas pour le spersonnes intolérantes aux solanacées, ni pour les personnes diabétiques)

Pour l’heure, je peux témoigner qu’il m’aura bien fait voyager, et mise en mouvement. Ca a libéré ma créativité et un grand enthousiasme à écrire cet article. Un petit rayon de soleil s’est levé après la tempête. Cela m’a donné envie de tout dépoussiérer pour faire respirer mon intériorité ! Je vous invite à rencontrer les plantes comme de précieuses alliées, pour vous accompagner sur le chemin de votre identité. J’ai tiré un nouveau fil de ma toile d’araignée. Celui du Y de ma thyroïde, qui depuis quelque temps, est en hypo fonctionnement. Je redécouvre le lien entre intolérance au gluten et hypothyroïdie. Et je soupçonne le bon pain du matin, d’être responsable de mon enrobage. J’opte pour un nouveau regard sur la gorge qui se noue, pour ne pas blesser, pour être au service des autres, tout en négligeant son identité profonde. Il est temps de ne plus faire partie des meubles. Et de faire vibrer et entendre nos cordes vocales !

Source d’inspiration

Anne Vastel, médecine traditionnelle chinoise, plantes médicinales occidentales*

Anne Mc Intyre, le guide complet de la phytothérapie**

Christophe Bernard, althea provence.com – Lhypothyroïdie, approche globale***