Accepter et célébrer la transition avec la Reine des Prés

Publié le 8 août 2021 - Paroles de plantes

La période des vacances et du repos me permettent de reprendre le chemin, pour moi, de la connexion au végétal. Dans le feu de l’action et de la transmission, j’accompagne les autres dans leur transformation. Il est donc utile pour moi, régulièrement, de faire des arrêts, et d’accompagner mon propre changement. La vie est faite de phases, de cycles, de naissance, de mort, de séparation, de rencontre. Chaque expérience, positive ou négative, est source de nouvelles compréhensions de soi, des autres et du monde. Elle enrichit notre vie intérieure et favorise le pas-sage à l’action.

Cet été, dans le marais d’audubon près de chez moi, ou à Rochechouart, dans le Périgord, mes pas me conduisent vers la Reine des Prés ! Autour de l’étang, nous observions l’équipement des pêcheurs, et leur quiétude. J’ai soudain vu ce plumeau blanc se balancer sous mon nez. La première fois que je l’ai observée, c’est en 2008, lors de mon premier stage d’herboristerie, à Cordéac. Une des enseignantes, en avait cueillie, et l’avait fait sécher hors de sa chambre. Le champ en était empli. Depuis, je l’avais croisé à Houelgoat, dans un champ inaccessible. A Chemillé, à Mortagne sur sèvres. Mais cette fois ci, elle était devant moi, comme une évidence. C’est comme si elle me disait de la cueillir, de la gouter, de la partager. Quand une plante m’appelle si fort, je prends le temps de méditer avec elle, et de comprendre ses messages. En quoi résonne t’elle avec ma vie actuelle, avec mes maux émotionnels ou physiques ? Que vient elle me raconter ? Je partage avec vous la fleur de cette rencontre, sur mon chemin de vie.

Ma fluidité est ma force

La reine des prés est là, devant moi. Sa tige rouge est droite et solide, habillée de feuilles vertes épaisses, à 3 lobes découpés ; Au bout de cette tige, se dressent fièrement des fleurs blanches en forme de plumeau, souples et légères. Autrefois appelée « barbe de chèvre » ou la spirée.

L’aspirine a tiré son nom de la spirée puisque l’acide spirique contenu dans la reine-des-prés est chimiquement identique à l’acide salicylique du saule, principe actif à l’origine de l’aspirine et de sa forme synthétisée d’acide acétysalicylique créé par Bayer.

Elle est réputée pour favoriser l’élimination rénale de l’acide urique. Elle calme les douleurs articulatoires, musculaires et tendineuses, sans les effets secondaires de notre aspirine chimique. Elle apaise les fièvres par son côté diaphorétique.

En mai, sur les bords de la Sèvre, je l’ai confondue avec des ronces. Mais en y regardant de plus près, j’ai vu des feuilles plus larges, une tige rouge, et bien localisée sur les berges de l’eau. Elles font d’ailleurs partie de la même famille : les rosacées. Qui nous offrent des fruits rouges magnifiques et des plantes souvent chargées en flavonoïdes, antioxydants naturels.

A la respirer, elle est douce et sucrée

Je prends le temps de la laisser infuser, et teinter ma tasse d’un jaune doré. Je la respire, je la savoure. Je laisse son parfum se glisser en moi. C’est juste après le repas. Elle réactive chez moi de légères brûlures de l’estomac à l’oesophage. Depuis quelques soirs, je me couche avec ces inconforts gastriques, bien connus de ma grand-mère maternelle, et vivifiés par le stress. J’avais pensé à son effet diurétique mais j’avais oublié son effet digestif et antiinflammatoire. Elle laisse en bouche, une astringence, caractérisée par un côté rapeux, asséchant des muqueuses. Ses tanins marquent la capacité à resserrer les tissus, à les tonifier. Je sens le relachement de mes épaules, et des tensions musculaires. En ce 8 Aout, de nouvelle lune, j’inspire le 8 et l’infini. Je m’aligne aux énergies du moment, qui oscillent entre éclaircies et pluie. Le soleil a dû mal à s’installer. Mais il perce régulièrement le manteau nuageux. Pourtant, la nuit étoilée, laissait présager un ciel dégagé ! J’écoute tomber la pluie sur la toile bachée. Je sens l’odeur du sol mouillé. Je me laisse bercée par le roucoulement des tourterelles. Je respire pleinement la vie, avec plus de légèreté.

Enveloppement et amour maternel

Cette fleur faisait partie des plantes sacrées des druides et des Celtes. Pour eux, les hommes sont issus de 9 fruits alors que les femmes sont issues de 9 fleurs. Elle était offerte aux jeunes mariés, et participait aux adieux dans les rites funéraires. Cette plante serait idéale pour faciliter les passages, les transitions, les initiations… Les fleurs blanches de la Reine des prés et son parfum rappellent que le changement est l’une des grandes spécificités dans ce monde, et que la meilleure façon de l’accepter est de le célébrer.

Son élixir floral nous invite à soigner les blessures de l’enfance. Elle amène une énergie de douceur qui rappelle l’amour maternel. Elle recharge l’énergie Yin du corps, et harmonise du chakra sacré au chakra de la gorge. Elle aide à transformer ses rêves dans la matière !

Je me laisse imprégner de ce message de douceur et de force à la fois. Elle vient calmer l’irritation en moi, caractérisé par le reflux gastrique. Les brulûres d’estomac ont comme symbolisme, la difficulté à digérer une situation nouvelle. Les personnes qui en sont sujettes, ont souvent des difficultés à s’affirmer et n’osent pas le faire, par peur de ce que cela pourrait générer. L’encouragement est alors d’apprendre à respecter ses besoins, à les exprimer, plutot que de les ruminer. C’est aussi une invitation à se respecter dans sa nature. Ces vacances vont être propices à l’écriture, l’introspection, et à la célébration des transitions !

Quelques précautions avec la reine des prés !

Vous aurez bien compris son affinité avec l’aspirine. Il est donc important de ne pas en consommer en cas d’allergie à l’acide salycilé. On le déconseille pour les enfants, pour les personnes sous anticoagulants. Sa teneur en tanins nécessite de prendre les infusions loin des repas ou de la prise de médicament pour une meilleure absoprtion.

Sources d’inspiration : Althea provence, Christophe Bernard – luminessens – L’Oracle druidique des plantes, travailler avec la flore magique de la tradition druidique, Philip et Stephanie Carr-Gomm – herbier des garrigues – Libération psychoémotionnelle, Estelle Daves