Dans le chemin difficile de la guérison après un cancer du sein, certaines plantes médicinales offrent un soutien précieux. Parmi elles, la consoude officinale (Symphytum officinale) se distingue par ses étonnantes propriétés régénérantes. Utilisée avec précaution, elle peut accompagner la réparation tissulaire, apaiser les cicatrices post-mastectomie et soulager les effets secondaires de la radiothérapie.
🌿 Une alliée ancienne pour la régénération des tissus
La consoude est surnommée « knitbone » en anglais – littéralement, « qui ressoude les os ». Ce surnom évoque bien son action : accélérer la cicatrisation des plaies, des tissus profonds, des os, des tendons et de la peau. Ce pouvoir est dû à la présence d’un actif majeur : l’allantoïne, une molécule aux vertus réparatrices, anti-inflammatoires et adoucissantes.
✨ Après la mastectomie : soulager, réparer, accompagner
La mastectomie laisse une trace corporelle et émotionnelle profonde. La cicatrice, souvent sensible, peut être source de tensions, de douleurs ou d’inconfort. En usage externe, la consoude peut :
- Favoriser la régénération cellulaire et une cicatrisation plus souple.
- Réduire les adhérences (fibroses) sous-cutanées.
- Apaiser l’inflammation locale, surtout dans les zones où les tissus ont été fragilisés.
👉 Exemples d’usage :
Application locale d’un macérât huileux de consoude, ou de cataplasmes de feuilles fraîches broyées, sur une cicatrice refermée et propre (jamais sur une plaie ouverte !), en accord avec l’avis médical.

🔥 En cas de brûlures post-radiothérapie : apaiser et nourrir
La radiothérapie, bien qu’indispensable, peut entraîner des brûlures cutanées, des peaux sèches et craquelées, des sensations de chaleur ou de tiraillement. La consoude, associée à des plantes calmantes comme le calendula ou la lavande, peut :
- Réduire l’inflammation induite par les radiations.
- Favoriser la régénération de l’épiderme.
- Réhydrater et nourrir une peau agressée.
👉 Forme recommandée :
Un baume apaisant à base de macérât de consoude, enrichi en cire d’abeille, beurre de karité ou huiles réparatrices (rose musquée, millepertuis), à appliquer en douceur après les séances de radiothérapie (toujours sur peau propre et hors irradiation directe).
⚠️ Précautions et recommandations
Bien que puissante, la consoude n’est pas dénuée de risques :
- Elle contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques potentiellement toxiques par voie interne. → Usage uniquement externe recommandé.
- Ne jamais l’appliquer sur une plaie ouverte, infectée ou non cicatrisée.
- Toujours demander l’avis d’un professionnel de santé avant utilisation, surtout en contexte oncologique.
Consoude et symbolique : réconcilier les morceaux
Dans les traditions populaires, la consoude est la plante de la réunification, de la réparation des fractures — visibles ou invisibles. Elle parle à ce corps qui a été blessé, amputé, irradié, et l’aide à se réconcilier avec lui-même. C’est un baume, aussi bien pour la chair que pour l’âme.

Recette du baume de consoude
50 g de racines de consoude
175 ml d’huile d’olive
20 g de cire d’abeille en copeaux
12 gouttes d’huile essentielle de lavande (ou autre)
Préparation du baume de consoude
- Laver et frotter les racines de consoude pour enlever la terre et le maximum de peau.
- Sécher la racine de consoude avec un linge.
- Râper la racine (ça va coller, c’est normal).
- Mettre les morceaux râpés avec les 175 ml d’huile d’olive dans un récipient pour bain-marie.
- Faire chauffer cette préparation à feu doux (cuisson au bain-marie) pendant une heure en remuant régulièrement.
- Au bout d’une heure, verser le tout dans une fine passoire (attention, c’est très chaud) pour récupérer l’huile obtenue.
- Jeter les racines.
- Mettre à présent l’huile obtenue et la cire dans un récipient et faire chauffer au bain-marie jusqu’à dissolution de la cire.
- Bien mélanger (avec un fouet) pour homogénéiser le baume et ajouter quelques gouttes d’huile essentielle de lavande pour une meilleure conservation.
- Verser dans des récipients en verre (propres et secs), bien fermer.
PS : il existe aussi une autre méthode de fabrication (macération à froid pendant 3 semaines).
Conservation
Un baume à la consoude préparé artisanalement se conserve entre 6 et 12 mois. Cette durée peut varier en fonction de la qualité des ingrédients utilisés et des conditions de stockage.
Stockage
La lumière directe du soleil et des températures élevées peuvent altérer les propriétés du baume et réduire sa durée de vie. Il est préférable de conserver le baume dans un endroit frais et sec, à l’abri de la lumière (un placard ou une armoire à pharmacie). Un baume bien conservé gardera ses propriétés bénéfiques plus longtemps.
Pour aller plus loin
- Tutoriel : Comment préparer un macérât huileux de consoude ?
- Podcast à écouter : « Réparer les chairs traumatisées avec la consoude » – Méditation guidée avec la consoude. Dimanche 18 Mai à 8h30 sur la chaine youtube terraherba.lappelduvivant
- Témoignages : Vos retours d’expérience sont les bienvenus en commentaire.