Mieux comprendre nos mécanismes de défense, pour mieux les apprivoiser
En permanence, nous actionnons nos boucliers pour assurer la protection de notre corps, et de notre mental. Jean-Marie Defossez nous parle de notre sternum, cage de protection de nos poumons, et surtout magnifique bouclier toujours dressé pour parer les coups. De l’ordre du conscient, ou de l’inconscient.
A chaque fois que nous sommes en relation, le monde extérieur interagit avec notre monde intérieur. Il active notre monde sensible et émotionnel, qui a en mémoire des déclencheurs, des stimulis positifs ou négatifs. Rappelez vous de votre première piqûre d’ortie. Vous avez vite intériorisé qu’il fallait vous éloigner de cette plante, qu’elle est piquante, brûlante, méchante. Et du coup, elle a engendré chez vous des mécanismes d’évitement et de fuite, par peur de vous faire à nouveau agresser. Pourtant, quand vous avez appris ses vertus, que vous avez expérimenté sa médecine, vous avez sû trouver le plantain pour calmer sa brûlure, et vous avez accepté d’être un peu piqué, car vous savez que c’est transitoire, et que ça va vite passer . Et qu’en comparaison à tous ses bienfaits, c’est le moindre mal !
Quand nos émotions prennent le chemin de la peine, de la tristesse, de la colère, de la peur du rejet, de la peur de l’humiliation, le bouclier se dresse. Il met en place des réactions que les psychologues appellent mécanismes de défense. C’est comme le pont levis que l’on soulève rapidement, pour protéger la forteresse, et se retrouver en sécurité derrière les remparts.
Ces mécanismes de défense peuvent être du déni, du refoulement, de la fuite, de l’évitement, de l’agressivité. Et engendrer des pattern d’infériorité ou de supériorité, qui empêchent l’individu d’être véritablement lui même, par l’insatisfaction de ses besoins essentiels. Illustrons cela par un exemple.
Colette Portelance nous parle d’une situation bien spécifique, et tellement classique dans notre société : le manque de reconnaissance d’un employeur. « Charlotte évitait toujours d’exprimer ses idées, ses désaccords ou ses besoins par peur de déplaire, de choquer, d’être jugée, ou d’être rejetée. Et quand elle le faisait, elle l’exprimait au nom de tout le monde. Cela entrainait chez elle, la frustration de ne pas pouvoir s’affirmer, le sentiment de ne pas être importante dans un groupe. Cette situation a été amenée par une mère souvent agressive dés qu’elle osait s’exprimer différemment. La peur de cette agressivité l’a enfermé dans le silence, et dans l’insatisfaction d’un besoin fondamental. Celui de la reconnaissance …
Dans son monde d’adulte, son employeur donne la promotion dont elle rêvait à sa collègue moins qualifiée et moins ancienne, mais dont les qualité d’expression et d’affirmation était clairement positionnées.
Ce qui amène comme émotions dans son monde intérieur : de l’envie, de la frustration et de la colère, la peur de déplaire, la peur de choquer par des prises de position contraire, la peur d’être jugé, la peur d’être rejeté.
Cela entraine comme mécanisme de défense inconscient: le silence, l’évitement, la fuite, pour se protéger de ses peurs du jugement et du rejet. Elle donne ainsi aux autres, un pouvoir qui l’infériorise, et l’empêche de se manifester. Pour être reconnue et aimée, elle évite de s’affirmer pour se conformer aux idées de tout le monde. Plutôt que d’exprimer ses besoins, elle ne les reconnaît pas et les refoule. Les conséquences sont la non reconnaissance des autres, le contraire de ce qu’elle désirait. »
« Connais toi, toi même » – Socrate
Prendre conscience de ses mécanismes, est la clé de notre libération, et de notre capacité à actionner le changement. La conscience est cette faculté d’avoir une connaissance de soi, tel que nous sommes, et qui nous permet de nous distinguer des autres. C’est une étape essentielle pour se réaliser et aider les autres à le faire. « En réalité, plus s’agrandit notre champ d’ouverture sur nous mêmes, plus s’agrandit notre champ d’ouverture sur le monde ». Mais le mental a parfois pris tellement de place dans notre éducation, avec ses injonctions, ses interdits, ses exigences, ses normalisations, qu’il faut souvent passer par une conscience du corps, pour arriver à développer un regard intérieur suffisamment sécuritaire.
Mais alors, comment pratiquer ?
Dans la coach respiration, Jean-Marie Defossez nous propose de prendre conscience de notre respiration, et de nos peurs archaïques de l’étouffement. Cette peur entraine le lever du bouclier humain, le sternum. Cette partie qui se soulève à chaque inspiration, et qui se rabaisse à chaque expiration. Je vous invite à prendre le temps d’écouter ce podcast qui offre des solutions physiques à certains de nos malaises.
J’ai l’habitude de guider des méditations, ou d’accompagner mes clients avec la pleine conscience somatique. Non seulement j’écoute les paroles, et l’historique des maladies, mais j’observe aussi le corps. Cette oppression du thorax, cette sensation d’étouffement, est très courante. Je vois comme le sternum est bloqué, coincé. Peut être depuis de nombreuses années. Et souvent, juste de prendre le temps de regarder cette réalité, permet de relancer un doux mouvement de la respiration, et de ressentir une libération. Je l’ai moi même vécu, maintes et maintes fois. Et le yoga m’a beaucoup aidé à en prendre conscience, et à changer la direction du souffle de ma vie.
Apprendre à être à l’écoute de soi,c’est accepter de porter une attention constante à nos malaises ou nos bien-être physiques et psychiques. C’est ainsi que nous apprenons à être à l’écoute de soi, à prendre notre vie en main. Nous prenons ainsi la responsabilité de notre propre guérison, sans la remettre à l’extérieur de soi.
En ayant expérimenté le bien que me procure cette respiration profonde, chaque atelier, chaque méditation guidée, chaque accompagnement en herboristerie ou en sylvothérapie commence par cette attention à la respiration. Cette seule conscience nous aide à se connecter à la vie en soi, et au vivant autour de soi. Elle amène l’oxygénation des tissus, l’expulsion des encombrements, et la libération ! Je vous souhaite d’en trouver la voie.
Sources d’inspiration – Jean-Marie Defossez ; Colette Portelance – relation d’aide et amour de soi ; l’approche non directive créatrice en psychothérapie et en pédagogie