Ecrire: ligne à suivre, un chemin vers soi

Publié le 8 novembre 2020 - Carnet d'humeur

Jeudi 5 Novembre 2020

Aujourd’hui, je suis en manque d’inspiration. Je réalise à quel point nos discussions, nos échanges, nos partages d’expérience, nourrissent mes réflexions. Vos histoires entrent en résonance avec ma propre vie. Cela me fait prendre conscience de notre Humanité, de nos grandes capacités, et de nos faiblesses. Depuis l’annonce du 2ème confinement, les évènements tragiques des vacances, le deuil d’un proche, je me frotte à l’impermanence de la vie. Je réalise que je cours après… Après quoi ? Je cours, car j’ai peur de la privation de liberté, j’ai peur de l’insécurité matérielle, j’ai peur d’être privée de vous, de vos partages, de vos rires.

Je ne réussis plus à me poser pour faire mon yoga, je procrastine, je retarde mes méditations. Je suis dans un automatisme d’actions. Je continue à aller au bureau en vélo, même si je n’ai rien à y faire. Juste pour me sentir vivante. Mon coeur semble déconnecté de l’essentiel, mes invocations ne résonnent plus au même diapason. Il me manque une étincelle d’amour!

Alors aujourd’hui, j’ai décidé de rester chez moi. Je me suis réveillée pour ma glorification du matin, et je suis retournée me coucher. J’ai décidé de rester au chaud, lovée dans ma couette, et de rêver. Accueillir mon chat, le regarder s’étirer, ronronner sous mes caresses. Prendre mon petit déjeuner, sans regarder mon fil d’actualité. Apprécier mon pain grillé, mon beurre salé, et l’odeur du café chaud. Ouvrir la fenêtre, et sentir l’air doux, respirer, apprécier la luminosité du matin, le vent dans les bambous. Ne pas se mettre la pression, ne rien attendre, juste vivre l’instant présent.

Je range un espace de ma maison, pour en faire un cocon. J’allume une bougie, et je diffuse l’ambre et l’orange qui m’apaisent. J’apprécie le silence. En face de moi, il reste un cahier de ma fille, sur lequel est écrit: LIGNE à SUIVRE avec une jolie flèche. En me rappelant les cours de maths de 6ème, je sais qu’une ligne peut être infinie , et qu’un segment, va d’un point vers un autre. Et si j’allais du point E au point G, pour me retrouver. Emmanuelle Guilbaudeau…

G – Comme générosité: faire pour les autres, ce que j’aimerai recevoir. G- comme gratitude: me satisfaire de ce qui est, observer ce que j’ai

E- comme encouragement, à être ce que je suis pleinement. Enfant, Emerveillement: rassurer ma petite fille intérieure. E- comme s’exposer: rendre visible l’intime en soi et le partager pour qu’il profite aux autres.

L’après-midi s’est poursuivi avec un merveilleux échange avec Marie Paule Guitton, qui tout l’été, a animé des rando écritures. Elle propose des ateliers d’écriture, comme « écrire son histoire à partir de ses lieux de vie » ou « écrire son histoire à partir des rencontres de sa vie ». Elle raconte avec émotion, les récits des personnes qu’elle accompagne. Cela me donne envie de co-construire des ateliers avec elle. Elle me dit que tout le monde peut écrire! pas besoin d’avoir été bon en français ou à l’école.

Alors à vos crayons, messieurs, dames. Prenez les initiales de votre prénom, et de votre nom. Posez l’intention d’aller vers plus d’intimité avec vous mêmes. Et écrivez….sans forme, sans beauté. Laissez juste émerger ce qui sort du plus profond de vous. Et surtout, amusez vous!