Couper les antennes d’un hypersensible, c’est comme couper les moustaches d’un chat !
Je sors d’un cours avec Fabrice Midal, sur l’hypersensibilité. Ma curiosité sur les méditations en ligne, m’a poussé à m’inscrire, plus que la thématique. En effet, je trouve qu’il y a des effets de mode sur certains mots, et après HPI, surdoué, on parle aujourd’hui d’hypersensibilité. Et pourtant … Quelle ne fut ma surprise, de comprendre que ce profil me colle à la peau !
Je me suis retrouvée, en partie, dans les 7 critères énoncés: sensibilité sensorielle extrème importance des émotions, qui peuvent nous submerger, mais ambivalence de leur recherche lorsqu’elles sont absentes. Empathie, au point que l’état émotionnel des autres nous affecte. Souffrance vis à vis la fausseté sociale, avec un grand besoin d’authenticité, de sincérité, de vérité. Engagement intense dans ce que l’on entreprend. Créativité, invention, innovation. Dispersion mentale, avec une tendance à partir dans tous les sens.
Je ne supporte pas, par exemple, les hypermarchés. Au bout de 15mn dans les rayons, je suis fatiguée, je ne sais plus ce que je suis venue acheter, et je n’ai qu’une envie : Fuir ! Je me sens agressée par la foule, le bruit, les odeurs, les mouvements, l’hyperstimulation. Je patiente, je prends sur moi, mais je deviens irritable, et en rentrant chez moi, je me jette sur mon canapé, un morceau de chocolat pour me réconforter, et retrouver ma zone de sécurité. Dans certaines circonstances, je peux vivre de vrais symptômes physiques de nausée, de diarrhée, d’anxiété, de vertiges, voire de vomissements.
Du coup, j’ai mis en place des stratégies d’évitement des heures de pointe, des embouteillages, des foules. J’ai appris à refouler mes émotions, à me couper de mes sensations, à dissimuler ma sensibilité, ou mon inconfort. Ces mécanismes d’adaptation sont des parades pour se conformer à la norme sociétale, ou aux attentes parentales. Mais à l’intérieur de soi, l’hypersensibilité est tapie, prête à ressurgir devant « la petite maison dans la prairie », ou tout autre film niaiseux. Et encore !!! J’ai l’avantage d’être une fille. C’est plus acceptable; c’est dans sa nature, dit on ! Je n’imagine même pas pour les garçons, la carapace qu’ils doivent se construire, pour éviter d’afficher trop d’émotivité ! Leur norme: c’est la virilité. Je suis heureuse de voir que les tendances changent dans les nouvelles générations qui m’entourent. Mais cela laisse des traces dans nos système digestifs, avec des syndromes de colon irritables, ou des systèmes nerveux hyperactifs, hypervigilants, hyperstimulés, au bord du burn out.
En apprenant à me connaitre, à accepter cette part de moi, j’ai compris que la solitude était une ressource importante pour moi. Un sas de décompression, pour mieux vivre avec les autres. L’écriture, la danse, le chant, le vélo, la marche, sont des moyens d’expression de ma saine agressivité, et mes émotions. La méditation, les instants de prière, des chemins pour être en paix avec toutes les parts de moi même.
La proposition de Fabrice Midal rejoint l’accompagnement enseigné par Caroline Gagnon, en relation d’aide. La pratique de ce qu’elle appelle, la pleine conscience somatique. Au lieu de refouler, ou de vouloir contrôler sa sensibilité, on fait le chemin de la rencontrer. On vient toucher et regarder ce que l’on fuit, ce qui nous fait peur, ce que l’on nous a appris à refouler. On accepte de se poser, de se retirer, et on ose regarder. On apprend à écouter ce qui est, dans l’instant présent, à accueillir les sensations sans jugement, à accepter l’intensité. Ce type de méditation permet de vivre ce qui est, de le reconnaitre, de l’identifier dans le corps, de le nommer, et de lui faire de la place. Tels des jardiniers, on apprend à connaitre et à accepter la nature de notre sol, à l’explorer, à laisser les émotions se déployer, le coeur s’aérer, et à semer à la volée, des graines d’authenticité et d’amour pour ce qui est.
» Méditer, c’est donner un peu d’air à ce qui tend à nous envahir ! » *
Sources d’inspiration: Fabrice Midal, cours en ligne, 6 méditations pour vivre le pouvoir méconnu de votre hypersensibilité. « Suis je hypersensible » aux éditions Flammarion – Cours relation d’aide, école canadienne Floramedicina, Caroline Gagnon et Katherine Barr