Réveiller l’élan de vie avec la bruyère en forêt de Brocéliande

Publié le 11 août 2025 - Paroles de plantes

Dans ce coin vert de Bretagne, je me laisse porter par le cri perçant des buses. Nous sommes arrivées sous une pluie battante. Bien motivées à profiter.  Un week end entre amies, une petite parenthèse pour prendre soin de nous, marcher, et savourer chaque instant. Nous nous sommes séparées de nos familles pour 3 jours. Pas pour travailler. Plutot pour vibrer et rayonner !  Nous nous apprêtons à prier, à faire circuler l’énergie par le qi qong, à marcher, à faire du vélorail comme des gamines, à rire, à pleurer, à manger, à invoquer Dieu par ses plus beaux Noms, à chanter, à danser. A nous émerveiller, à nous soutenir. Qui a dit que l’âge de la ménopause était une petite mort, une fin ?

Pour nous, c’est la faim de tout, de vivre, de goûter, de savourer, d’exister pleinement ! 


Et puis un jour vous comprenez que la vie est ici, dans l’instant, puisque rien ne dit qu’elle sera encore là demain, et après-demain, et les jours suivants. Alors vous la traversez un peu plus fort, un peu plus doux, un peu plus rire, un peu plus fou. Agnès Ledig (Dans le murmure des feuilles qui dansent)


Tout ici, nous invite à lacher prise, à calmer le système nerveux, à laisser nos préoccupations de côté. Notre petite marche matinale, nous conduit vers Médréac. Un joli petit bourg, fleuri, accueillant. Le haut clocher de l’église agit comme boussole pour s’orienter vers le bourg et quitter la campagne. C’est tellement agréable de découvrir de nouveaux endroits, de se laisser surprendre par les paysages, l’histoire du lieu. Les lavandières sous leur lavoir. Le train a laissé place au vélo rail. Le douet coule tranquillement en contrebas.

L’eau est omniprésente : les peupliers noirs, tremble chantent avec le vent. Les Saules pleureurs, crevette, tortueux, font danser leurs branches avec élégance et souplesse. Le temps semble être suspendu, dans la lenteur des jours. Le soleil joue à cache cache derrière les nuages, alternant ombre et lumière. C’est vraiment un moment délicieux. Dans les fossés, la salicaire m’envoie des clins d’oeil. La betoine, stachys betonica, m’appelle. Elle me raconte comme il est bon de ralentir. Pas besoin d’hyperactivité, de tension, et de migraines. Tout peut s’apaiser. 


Venir en forêt de Brocéliande, c’est toucher la terre violette,
être enveloppée par un beau tissu vert, s’enraciner comme des fougères, et s’élever plus haut que les chênes, les hêtres et le pins centenaires. 


La bruyère symbolise le pouvoir et la joie de la communauté – une bonne partie de nos plaisirs et de nos douleurs vient de la vie commune. Nous passons beaucoup de temps à réfléchir aux aspects difficiles des relations et de notre vie, en tentant de les comprendre. Essayez d’aborder votre vie d’une autre perspective. Penchez-vous sur les aspects positifs des gens que vous connaissez et avez connu. Faites ensuite pareil pour votre famille et votre communauté. L’Oracle druidique des plantes, de Philip et Stephanie Carr-Gomm


C’est ici que la discrète bruyère me surprend. Elle pose pour moi. Elle se distingue sur des tapis d’aiguilles, comme les perles d’un chapelet, en forme de clochettes fermées. Ces aiguilles de pin, acides, lui offrent un ph fertile. 


Dans la culture celte, la bruyère symbolise la providence, l’indépendance (très résistante, elle pousse dans des conditions rigoureuses) et permet de souhaiter bonne chance à quelqu’un. Breizh-witch.com


Elle forme des landes mystérieuses, sous forme de massif. Elle est vivace, résistante au temps. Pénètre la roche et s’y installe. Elle mêle le vert du coeur, au violet du spirituel.


Calluna vulgaris, autrefois, au pays de Galles et en Écosse, on faisait de la bière avec la bruyère dont on vantait les propriétés revigorantes. Traditionnellement, elle était utilisée comme antidouleur contre les rhumatismes et la goutte, ainsi que pour ses vertus anti-inflammatoires. Aujourd’hui, on dit que c’est la plante des voies urinaires : c’est un diurétique et un antiseptique urogénital. Les abeilles qui la butinent en produisent un miel excellent, qui a les mêmes propriétés que les fleurs. Les druides considéraient la bruyère en fumigation comme une plante magique, apportant chance et protection !  *La secourable.fr


Les sommités fleuries de la bruyère commune renferment des tanins, des flavonoïdes, des phénols, des anthocyanes. Elles sont diurétiques, anti-inflammatoires, sédatives, hypotensives. De la famille des Ericacees, sa plus grande vertu est de soigner les reins (en botanique, son nom Ura vient d’urinaire) grâce à l’arbutine que contiennent ses fleurs. Elle est astringente et calme les irritations des calculs renaux, de la goutte. Ces petits cristaux qui viennent gêner la circulation, la fluidité des liquides. 


Il faut croire que dans cette nature abondante, emplie d’ajoncs, de genets, et de bruyère, et de fougère, en forme de balais, nous sommes venues nettoyer nos corps, nos esprits, et nos âmes.  Nous avons trouvé refuge les unes avec les autres. Nous nous sommes reliées au Tout Puissant par ses plus beaux noms. Et nous avons invoqué, souhaité, rêvé ! Loin des offrandes du tombeau de Merlin. 


Le nom de genre Calluna vient du grec kallúnô, qui signifie « nettoyer, balayer ». Elle fut effectivement utilisée de la même façon que le genêt à balais.


En fleur de Bach, La bruyère nous aide dans notre évolution : elle nous transforme de l’enfant dépendant d’un public et de compagnie, vers un adulte indépendant capable de rester seul. Elle est recommandée à ceux qui sont uniquement concernés par leur vie et par leurs problèmes. Ils ne savent pas écouter et ont constamment besoin de l’attention d’autrui. Pour les personnes qui ne portent pas d’intérêt à ceux qui les entourent mais ne peuvent pas rester seuls. Deva-lesemotions.com


C’est a Paimpont, que c’est fini notre voyage. Dans cette magnifique herboristerie, l’hermine et l’ajonc. J’y ai reçu une reconnaissance à laquelle je ne m’attendais pas. Un cadeau. Un sourire. Je me suis sentie un peu gauche, décontenancée. Et touchée par cet élan de bienveillance. Je réalise a quel point recevoir me met mal a l’aise. Et que c’est encore dans ce chemin, que mon destin m’invite. Je me sens appartenir a une communauté. Celle des herboristes, des femmes, des producteurs et productrices, des guérisseurs, guérisseuses . Sur cette terre bretonne, de résistance et  de résilience